Kenya: l’incendie qui a tué neuf lycéennes à Nairobi ce samedi était « volontaire »
L’incendie qui a causé la mort de neuf élèves d’un lycée pour filles de Nairobi, samedi 2 septembre, était un « acte criminel », selon le ministre kényan de l’Education Fred Matiangi.
« La plupart des actes d’enquête sont terminés et je peux vous dire avec certitude que ceci n’était pas un accident, il s’agissait d’un incendie volontaire », a déclaré le ministre de l’Éducation kényan Fred Matiangi, ce lundi 4 septembre. « La police nous a assurés qu’elle avait des pistes précises sur des suspects spécifiques et nous saurons en temps utile qui sont ces suspects. »
Deux jours plus tôt, un incendie a fait neuf morts et une dizaine de blessés dans un dortoir du lycée Moi, un établissement renommé qui accueille environ un millier d’adolescentes âgées pour la plupart de 14 à 18 ans, dans le quartier de Kibera, à Nairobi.
Après le drame, le lycée a été fermé pour les deux prochaines semaines et les élèves, choquées pour nombre d’entre elles, ont été renvoyées dans leurs familles.
Vague sans précédent d’incendies d’écoles
Lors du premier semestre 2016, le Kenya avait été confronté à une vague sans précédent d’incendies volontaires d’écoles publiques. Entre juin et juillet 2016, plus de 110 écoles secondaires réparties aux quatre coins du pays avaient ainsi été partiellement détruites par le feu. Quelque 150 élèves avaient alors été arrêtés et inculpés d’incendie criminel, tout comme dix enseignants.
Les causes de cette épidémie d’incendies avaient été difficiles à cerner par les autorités. La presse kényane s’était alors fait l’écho d’un éventail de raisons possibles : représailles d’un cartel associé au juteux trafic de sujets d’examens, grogne face à la modification du calendrier scolaire ou encore fronde contre les méthodes perçues comme autoritaires de Fred Matiangi, le ministre de l’Éducation.
Ce lundi 4 septembre, ce dernier a dénoncé le fait que des querelles portant sur tel ou tel proviseur, et parfois alimentées par des défiances entre communautés locales, débouchent sur des actes criminels. « Nous ne pouvons résoudre un conflit dans une école ou une dispute sur la direction d’une école en brûlant l’école », a alors martelé le ministre. « Ce n’est pas bien, ce n’est pas juste et c’est irresponsable. »
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