Le Texas, terre d’accueil des réfugiés africains aux États-Unis
Le Texas, État américain de 26 millions d’habitants, est le 3e en terme d’accueil de réfugiés aux États-Unis. Parmi ces derniers, les Africains sont de plus en plus nombreux, en particulier les ressortissants de RDC et de Somalie.
Le jeudi est un jour de récolte dans l’une des fermes urbaines ouverte par Plant It Forward au Sud-Ouest de Houston. Sous l’œil vigilant de Constant Ngoula, roquette, haricots, basilic ou courgettes rejoignent le petit camion frigorifique de l’association. Un travailleur réclame un sécateur de remplacement ; un autre s’enquiert de la prochaine tâche à accomplir ; Constant rappelle de refermer la porte de la camionnette après y avoir chargé une cagette…
Tous ces échanges ont lieu en français et en kituba. Dans le double objectif de développer l’agriculture de proximité et de donner des opportunités aux migrants dits "humanitaires", cette exploitation de trois acres (soit 1,2 hectare) n’emploie que des réfugiés d’origine africaine. "On a essayé de former des Népalais, mais ça n’a pas marché", confie Constant Ngoula, qui avait, lui, géré une ferme similaire à Tchibanga, au Gabon, où il s’est d’abord réfugié après avoir fui sa Dolisie natale lors de la guerre civile qui a déchiré le Congo-Brazzaville en 1997.
Si les Afghans et les Irakiens dominent les arrivées de réfugiés aux États-Unis, les Africains sont nombreux parmi les 1 597 personnes réfugiées au Texas depuis le début de 2014 sur un total de 13 807. Un chiffre en hausse significative puisque la moyenne annuelle des arrivées de réfugiés depuis 2007 dans l’État se situe à 1 327.
Une adaptation difficile
Avec ses 26,5 millions d’habitants, le Texas est un État en pleine expansion. C’est le 3e des États-Unis en terme de nombre de réfugiés accueillis (9 290 depuis 2007 sur 107 130 à l’échelle fédérale). Le nombre de réfugiés arrivés de République Démocratique du Congo (RDC) et de Somalie a fait un bond au mois de juin (de +126 et +110 % respectivement) tandis que Kényans, Éthiopiens, Rwandais et Ougandais figurent parmi les autres nationalités les plus représentées parmi les réfugiés africains au Texas.
"Ce qui manque le plus aux réfugiés d’Afrique qui arrivent dans ce pays, ce sont leurs proches et, de façon générale, les relations sociales que l’on peut nouer dans des sociétés ouvertes où l’on est pas pressé par le temps comme aux États-Unis", témoigne Mamadou Balme, responsable du programme d’insertion des réfugiés de l’association Caritas à Austin. L’adaptation à la vie américaine n’est donc jamais facile. D’autant que "les travailleurs sociaux qui suivent les réfugiés ont trop de dossiers à suivre et ne peuvent passer autant de temps qu’ils le souhaitent avec chaque famille", regrette Balme.
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Cécile Fandos, à Houston
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