Soudan du sud : l’ONU pessimiste sur la conclusion d’un accord de paix
Une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU en voyage à Juba s’est montrée très pessimiste mercredi quant à un accord de paix rapide dans la crise sud-soudanaise. Les ambassadeurs ont réitéré les menaces de sanctions contre les belligérants Salva Kiir et Riek Machar.
L’ambassadeur britannique à l’ONU, Mark Lyall Grant, a estimé, mercredi 13 août, que les positions des deux camps qui s’affrontent depuis décembre au Soudan du Sud laissent peu d’espoir quant à un accord de paix rapide dans les pourparlers à Addis Abeba, la capitale éthiopienne.
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Mardi, une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU formée par Mark Lyall Grant et ses homologues américaine, Samantha Powers, et rwandais, Eugène-Richard Gasana, ont rencontré le président sud-soudanais Salva Kiir à Juba puis se sont entretenus avec son ancien vice-président Riek Machar, qui a pris le maquis en décembre avec une partie de l’armée, par liaison vidéo.
Qualifiant ces discussions de "décevantes", l’ambassadeur britannique a expliqué que, si Salva Kiir et Riek Machar ont reconnu qu’il n’y avait pas de solution militaire à la crise, leurs positions restent "très éloignées l’une de l’autre".
La délégation a fait clairement savoir aux deux hommes "qu’il y aura des conséquences pour ceux qui minent le processus de paix et qui ne veulent pas mettre de côté leurs intérêts personnels dans l’intérêt de la population", a poursuivi Mark Lyall Grant.
Menaces de sanctions de l’ONU
Les ambassadeurs avaient réitéré, mardi 12 août, les menaces de sanctions brandies par le Conseil de sécurité contre les belligérants en cas de poursuite de la guerre civile dans le pays, au bord de la famine selon l’ONU.
Des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes, ont été tuées et plus de 1,5 million chassées de chez elles par le conflit qui a éclaté le 15 décembre 2013. La rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar a creusé les antagonismes politico-ethniques au sein de l’armée.
Des pourparlers entamés en janvier dans la capitale éthiopienne sont pour l’heure infructueux et le délai de 60 jours, dans lequel les deux camps s’étaient engagés à former un gouvernement d’union, a expiré dimanche sans résultat.
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Aucun des deux cessez-le-feu signés en janvier et mai n’a été respecté et les combats, qui se sont accompagnés de massacres ethniques, continuent dans le plus jeune État du monde, fondé en 2011 après de longues années de conflit avec Khartoum.
(Avec AFP)
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