Ebola, « une maladie de pauvres dans des pays pauvres »
Le sérum expérimental ZMapp devrait être livré au Liberia sous 48 heures mais ne sera administré qu’aux médecins contaminés, ont annoncé mardi les autorités du pays.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé mardi 12 août l’emploi de traitements homologués, la présidence du Liberia a précisé dans la soirée que la livraison du sérum "ZMapp" interviendrait dans les 48 heures et qu’il ne serait administré qu’aux médecins contaminés.
"L’OMS vient juste d’approuver notre requête pour que le médicament ZMapp soit mis à disposition à la fois en Sierra Leone et au Liberia", a déclaré Sidi Yahya, un porte-parole du gouvernement libérian, qui espère recevoir des nouvelles du groupe d’ici 48 heures. Ce sérum a été utilisé avec de premiers résultats positifs sur deux soignants de nationalité américaine rapatriés aux États-Unis.
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"Devant les circonstances de l’épidémie et sous réserve que certaines conditions soient remplies, le comité a abouti au consensus estimant qu’il est éthique d’offrir des traitements non homologués dont l’efficacité n’est pas encore connue ainsi que les effets secondaires, comme traitement potentiel ou à titre préventif", a expliqué l’OMS pour justifier sa décision.
Mais les espoirs des populations africaines pourraient être rapidement douchés. L’OMS, qui n’a qu’un pouvoir de conseil, a admis qu’il n’y a pas de stocks disponibles de ces traitements, car la fièvre Ebola est "typiquement une maladie de pauvres dans des pays pauvres dans lesquels il n’y a pas de marché" pour les firmes pharmaceutiques, a expliqué à la presse Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale de l’organisation.
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"Sans les investissements des gouvernements", ces traitements sur lesquels travaillent des chercheurs n’existeraient pas, mais il faudrait maintenant investir davantage, car les étapes finales relèvent de l’industrie pharmaceutique, a-t-elle souligné.
Le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, a lancé un appel mardi à la communauté internationale pour trouver les 18 millions de dollars manquant pour financer la lutte contre l’épidémie qui a fait 315 morts dans son pays. "Au total, il nous faut 25,9 millions de dollars (…) Il reste un trou de 18,2 millions de dollars", a-t-il expliqué.
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Les inquiétudes face à la maladie ont poussé la Guinée-Bissau à fermer ses frontières avec la Guinée, a annoncé mardi soir son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira.
De son côté, le Liberia s’est vu contraint de muscler son dispositif: la présidente Ellen Johnson Sirleaf a mis en quarantaine la province de Lofa (nord, frontalière de la Guinée et de la Sierra Leone), la troisième région concernée par cette mesure exceptionnelle.
Un fonctionnaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est mort au Nigeria, portant à trois le nombre de décès dans ce pays.
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(Avec AFP)
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