Ouganda : la loi anti-homosexualité va repasser devant le Parlement
La loi anti-homosexualité ougandaise, annulée pour des raisons de procédure par la Cour constitutionnelle, va passer une nouvelle fois devant le Parlement, a annoncé mardi sa présidente.
La loi anti-homosexualité en Ouganda, qui a été récemment annulée pour des raisons de procédure par la Cour constitutionnelle, va être soumise à un nouveau vote des députés dès la reprise de la session parlementaire, a annoncé, mardi 12 août, la présidente du Parlement.
Cette loi, qui ajoutait notamment la répression de la "promotion de l’homosexualité" et l’obligation de dénoncer les homosexuels à une législation punissant déjà depuis plus d’un demi-siècle les relations homosexuelles de la prison à vie, avait suscité un tollé international. Plusieurs bailleurs de fonds avaient suspendu certaines de leurs aides après la promulgation de la loi en février par le président Yoweri Museveni.
>> Lire aussi : "L’homosexualité n’est pas importée, c’est sa répression qui l’est !" selon Alice Nkom
La Cour constitutionnelle ougandaise, saisie par des défenseurs de la cause homosexuelle et des droits de l’Homme, l’avait déclarée, le 1er août, "nulle et non avenue" car le quorum requis par la Constitution n’était pas atteint lors du vote de la loi en décembre dernier.
Très large majorité
"Le Parlement n’est pas satisfait de la décision de la Cour et c’est pourquoi les députés veulent représenter la loi, pour prouver qu’ils la soutiennent", a déclaré la présidente du Parlement, Rebecca Kadaga, précisant attendre la reprise de la session parlementaire. La date de cette reprise n’est pas encore fixée mais elle devrait intervenir avant la fin août.
"Les députés sont enthousiastes, plus de 200 ont signé une requête pour qu’elle soit présentée à nouveau", a-t-elle souligné. "C’est un signe qu’elle sera adoptée à une très large majorité", a-t-elle assuré. Selon le député d’opposition Latif Sebagala, 207 députés sur 375 ont déjà signé la requête.
Le gouvernement ougandais a interjeté appel de la décision de la Cour constitutionnelle devant la Cour suprême. Selon les détracteurs de la loi, Yoweri Museveni l’avait promulguée essentiellement en vue de la présidentielle de 2016. Mais il s’était ainsi aliéné nombre de ses alliés, États-Unis en tête. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait comparé la loi aux législations de l’Allemagne nazie et de l’Afrique du Sud de l’apartheid, et Washington avait décrété en juillet des sanctions contre l’Ouganda.
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