Kenya : la nouvelle élection présidentielle aura lieu le 17 octobre

La Cour suprême kényane avait invalidé ce 1er septembre l’élection d’Uhuru Kenyatta et ordonné l’organisation de nouvelles élections sous 60 jours. Trois jours plus tard, la plus haute juridiction du pays a donné une nouvelle date pour le prochain scrutin, à savoir le 17 octobre.

Les juges de la Cour suprême du Kenya annoncent l’annulation de l’élection présidentielle, le 1er septembre 2017. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA

Les juges de la Cour suprême du Kenya annoncent l’annulation de l’élection présidentielle, le 1er septembre 2017. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA

Publié le 4 septembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Le Kenya organisera une nouvelle élection présidentielle le 17 octobre, après l’invalidation par la Cour suprême du scrutin du 8 août à l’issue duquel le président sortant Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur, a annoncé ce lundi 4 septembre la Commission électorale (IEBC). La Commission a été très critiquée pour les irrégularités commises dans la transmission des résultats. La Cour suprême a ainsi observé qu’elle avait « échoué, négligé ou refusé » de conduire les élections conformément à la loi.

L’IEBC a répété ce lundi attendre avec impatience le jugement complet de la Cour suprême, sensé détailler ce qui lui est reproché, et qui doit être publié au plus tard le 22 septembre.

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« A la lumière du jugement de la Cour suprême, il est impératif qu’un jugement détaillé soit communiqué pour permettre à la commission d’identifier les secteurs qui nécessitent des améliorations dans l’organisation de cette nouvelle élection, a-t-elle noté. La Commission appelle toutes les parties à la patience et à la compréhension alors que nous travaillons ensemble pour organiser des élections libres, justes, crédibles et pacifiques ».

Selon l’IEBC, un appel d’offre doit d’ailleurs être lancé pour émettre de nouveaux bulletins de vote en vue de ce scrutin, rapporte Laure Broulard, correspondante de Jeune Afrique au Kenya :

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Le vendredi 1er septembre, la  majorité des sept juges de la Cour suprême avaient invalidé l’élection du président sortant, Uhuru Kenyatta, donné vainqueur avec 54,27% des voix contre 44,74% à Raila Odinga, 72 ans.

L’opposant, déjà battu en 1997, 2007 et 2013, avait immédiatement remis en cause les résultats et saisi la Cour suprême pour demander l’invalidation du scrutin. Très virulent, Raila Odinga réclame désormais le départ des responsables de la Commission électorale (IEBC), qu’il accuse d’avoir intentionnellement favorisé Uhuru Kenyatta allant jusqu’à traiter les membres de la commission de « hyènes ».

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Après avoir déclaré dans un premier temps qu’il respectait le jugement de la Cour, le président a changé de ton le lendemain en s’en prenant à des juges qui avaient « décidé qu’ils avaient plus de pouvoirs que plus de 15 millions de Kényans ayant fait la queue pour voter ». « Il y a un problème et nous devons le régler », avait-il mis en garde.

Le monde judiciaire s’est offusqué de ces remarques du président sortant. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Kenya, Isaac Okero, les qualifiant de « menaçantes et inappropriées ».

« Un comportement qui honore l’Afrique »

Dans un message posté sur son profil Facebook ce lundi, Raila Odinga, s’est félicité d’avoir entre temps reçu le soutien de Peter Munya, gouverneur du district de Meru. Celui qui est aussi à la tête du Parti de l’unité nationale (PNU) a accepté de rejoindre la NASA, la « Super alliance nationale », nom de la coalition formée autour de Raila Odinga pour contrer Uhuru Kenyatta.

« Nous nous battons pour l’État de droit et trouvons cela normal que tous ceux qui se sont sentis lésés par la mascarade électorale du mois dernier ait choisi de rejoindre nos rangs, écrit l’opposant sur le réseau social. Nous accueillons à bras ouverts tous les Kényans avec le même état esprit qui souhaitent rejoindre la NASA tandis que nous poursuivons avec résolution nos efforts pour libérer notre bien-aimée nation ».

La décision de la Cour suprême a été une surprise pour nombre d’observateurs de la vie politique kényane et a été saluée, notamment, par l’Union africaine, dont le président en exercice, le président guinéen Alpha Condé, a applaudi ce lundi « un comportement qui honore l’Afrique et prouve que désormais la démocratie s’installe sur le continent ».

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