Total inaugure le mégaprojet Clov en Angola
Après quatre années de conception et de fabrication, des investissements de 8 milliards de dollars et 33 millions d’heures de travail, le groupe Total inaugure son projet angolais Clov, ce jeudi 4 décembre.
Quatre années de conception et de fabrication, 8 milliards de dollars d’investissement, pour les équipes de Total du projet angolais Clov, ce jeudi 4 décembre 2014 est un grand jour. Les 208 membres de l’équipage de la gigantesque barge flottante de production et de stockage (FPSO), de 305 mètres de long pour 61 de large, sont sur le pont pour recevoir leurs dirigeants et les représentants des autorités et partenaires angolais, à 240 km au nord ouest de Luanda, en plein Océan Atlantique.
Lire aussi :
Jacques Marraud des Grottes : « Une partie de l’ADN de Total est en Afrique »
Guy Maurice, Total : « La baisse des cours nous rend plus sélectifs »
Panique sur la planète pétrole
Hydrocarbures : l’Afrique est devenue « un acteur de stature mondiale », selon PwC
Patrick Pouyanné, le nouveau directeur général du géant pétrolier français, faisait pour l’occasion son premier déplacement sur un projet de production depuis sa nomination en remplacement de Christophe de Margerie, décédé dans un tragique accident d’avion le 20 octobre. Le nouveau patron opérationnel de Total est accompagné par Arnaud Breuillac, le directeur général en charge de l’amont pétrolier, et de Guy Maurice, qui chapeaute la zone Afrique subsaharienne.
« Le projet Clov est l’exemple même de ce que nous voulons accomplir : un développement en eau profonde extrêmement complexe, mené dans les temps – 47 mois – et dans le budget imparti », a déclaré le directeur général de Total, qui confirme sa volonté de conserver une forte présence en Afrique, et particulièrement en Angola, un pays où il a fait ses premières armes à l’étranger, en tant que secrétaire général de la compagnie pour le pays entre 1997 et 1999.
>>>> Un tandem remplace Christophe de Margerie à la tête de Total
Magique
Pour Total, Clov est le 4e et dernier FPSO exploitant les gisements pétroliers du Bloc 17, surnommé « bloc magique » par le groupe pétrolier. Attribué à Total à la fin des années 90 par Sonangol, la compagnie nationale concessionnaire des réserves, Clov est entré en production le 12 juin dernier, après Girassol en 2001, Dalia en 2006, puis Pazflor en 2013, tous flottant en surface entre 1000 à 1500 mètres au dessus des fonds marins du bloc 17.
Bâti d’abord à Okun en Corée du Sud par Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering, puis finalisé en Angola après son acheminement à Port Amboim – – la première construction d’un module entier de PFSO dans le pays – Clov dispose d’une capacité de production de 160 000 barils par jour, pour des réserves totales estimées à 505 millions de barils, sur une durée d’exploitation de 20 ans. « Un projet comme Clov, dont les coûts oscillent autour de 26 dollars/baril tient largement la comparaison avec les cours du pétrole, même si ceux-ci ont baissé », a d’ailleurs noté Patrick Pouyanné au cours de cette inauguration.
Innovations
Parmi les innovations techniques apportées par ce projet industriel de 33 millions d’heures de travail, figure la mise en place de pompes sous-marines « multi-phases » permettant de traiter des types de pétrole différents selon leur viscosité, compte-tenu de la variété des gisements présents sur le bloc 17.
Autre performance technique apportée par ce FPSO : une réduction drastique des émissions de gaz et du torchage, réduit à zéro en temps normal, notamment grâce à son utilisation pour produire de l’électricité pour la barge. Le FPSO est raccordé à l’or noir par réseau sous-marin de 180 km de tuyaux connectés à une quinzaine de puits différents.
Pour l’Angola, Clov représente également un « contenu local » important : 10 millions d’heures de travail ont été réalisées sur place, et 64 000 tonnes de matériels ont été fabriqués et assemblés au FPSO pour ce projet dans le pays.
Après cette dernière étape sur le bloc 17, le groupe français va encore accentuer son empreinte en Angola, avec le lancement en début d’année du développement du projet du bloc Kaombo – dont le « contenu local » devrait être encore plus élevé que celui de Clov, promet Total. Le géant français des hydrocarbures devrait également poursuivre l’exploration des gisements antésalifères (situés sous une couche sédimentaire de sel) au sud du pays, que le groupe espère semblables à ceux du même type, gigantesques, du Brésil.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- Sénégal : à quoi doit servir la nouvelle banque de la diaspora ?