RDC : l’ex-M23 dénonce des injustices dans l’application de la loi d’amnistie

Lundi, l’ex-rébellion du Mouvement du 23-mars (M23) s’est rappelée au bon souvenir du gouvernement de RDC. Elle a dénoncé des injustices dans l’application de la loi d’amnistie et affirmé que nombre de ses membres réfugiés au Rwanda et en Afrique du Sud avaient été empêchés de remplir l’acte d’engagement à ne pas reprendre les armes.

Bertrand Bisimwa, président politique du M23. © AFP

Bertrand Bisimwa, président politique du M23. © AFP

Publié le 11 août 2014 Lecture : 2 minutes.

L’ex-rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) a dénoncé, lundi 11 août, l’attitude du gouvernement de RDC. Dans un communiqué, les anciens rebelles ont notamment évoqué des injustices dans l’application de la loi d’amnistie, affirmant que le gouvernement a délibérément empêché un nombre important de ses membres réfugiés au Rwanda et en Afrique du Sud de remplir l’acte d’engagement à ne pas reprendre les armes, alors qu’expire lundi la possibilité de signer ce document.

"Ceux qui n’ont pas eu l’occasion de signer (…) sont autour de 500", a déclaré à l’AFP le président politique du M23, Bertrand Bisimwa, en exil en Ouganda, où se sont réfugiés la majeure partie des combattants du groupe armé.

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Selon le M23, seuls (…) 31 de ses membres ont été officiellement amnistiés sur un total de 3 657 signataires de l’acte d’engagement et des dizaines de personnes ont été arrêtées en RDC après avoir signé l’acte et être rentrés au pays.  Le mouvement précise qu’à Goma, capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu, elle a recensé 16 personnes incarcérées à la prison centrale de Munzenze et 7 au cachot de l’Agence nationale de renseignement.

"La totalité des membres du M23 sont éligibles"

Fin décembre à Nairobi, Kinshasa, le M23 et le médiateur ougandais avaient formellement mis fin au conflit. La RDC s’est notamment engagée à voter une loi d’amnistie pour faits de guerre, d’insurrection et d’infractions politiques, qui concerne aussi d’autres groupes armés et des civils.

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Le gouvernement a répété à plusieurs reprises que l’amnistie ne s’appliquerait pas aux auteurs présumés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Or, le M23 est accusé par l’ONU et des ONG de défense des droits de l’Homme de graves exactions contre les civils.

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"Nous déplorons l’absence de volonté de mettre en oeuvre les déclarations de Nairobi", a réagi Bertrand Bisimwa, depuis la capitale ougandaise Kampala. "La totalité des membres du M23 sont éligibles à la loi d’amnistie", a-t-il insisté.

"Le M23, désarmé et cantonné, représente-t-il plus de menace que les FDLR ?"

Jeudi 7 août, Alexis Lamek, représentant permanent adjoint de la France à l’ONU, a averti face au Conseil de sécurité que la démobilisation des combattants du M23 était incomplète et que la perspective de sa réorganisation militaire [restait] une menace importante. "Nous appelons d’un côté la République démocratique du Congo à redoubler d’efforts dans l’opérationnalisation du programme de désarmement, démobilisation et réinsertion et de l’autre l’Ouganda et le Rwanda à coopérer de manière à ce qu’un terme définitif soit mis aux activités de ce groupe", a-t-il dit.

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"Le M23, désarmé et cantonné, représente-t-il plus de menace que les FDLR qui continuent leurs activités en RDC, où ils commettent de graves exactions (meurtres, viol, pillages, enrôlements d’enfants", s’est quant à lui interrogé Bertrand Bisimwa.

(Avec AFP)

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