Angola : la Commission électorale confirme la victoire du MPLA aux élections générales

La large victoire du MPLA aux élections générales du 23 août a été confirmée mercredi soir par la Commission nationale électorale (CNE). Une annonce aussitôt contestée par l’opposition.

Joao Lourenço, le nouveau président de l’Angola. © Bruno Fonseca/AP/SIPA

Joao Lourenço, le nouveau président de l’Angola. © Bruno Fonseca/AP/SIPA

Publié le 6 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), qui dirige le pays depuis quarante-deux ans, a recueilli 61,07 % des suffrages et la majorité absolue au Parlement (115 sièges sur 220), selon les résultats définitifs proclamés par le président de la CNE, Andre da Silva Neto.

Une large victoire qui permettra au MPLA de nommer l’ex-ministre de la Défense João Lourenço, 63 ans, au poste de président de la République. Son investiture doit être effective le 25 septembre prochain. Il succédera au président José Eduardo dos Santos qui, âgé de presque 75 ans et usé par la maladie, a décidé de se retirer après trente-huit ans de règne sans partage à la tête de l’Angola.

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Un triomphe « illégal et inconstitutionnel »

Les deux principaux concurrents du MPLA, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) et la Casa-CE, ont respectivement totalisé 26,67 % et 9,54 % des voix, soit 51 et 16 députés. Deux autres partis hostiles au régime, le PNS et le FNLA, se sont partagés les 3 derniers sièges du nouveau Parlement.

Sitôt confirmé, le triomphe du MPLA a été contesté par les quatre mouvements d’opposition, qui l’ont qualifié « d’illégal et d’inconstitutionnel ». « Le pays est à la croisée des chemins, parce que le déroulement, la transparence et la validité du processus électoral sont remis en cause », a déclaré devant la presse un porte-parole des délégués de ces partis auprès de la CNE, Claudio Silva. « Nous estimons que les pratiques de la CNE constituent une atteinte à la démocratie et à l’État de droit », a poursuivi ce représentant.

L’Unita a pour sa part confirmé qu’elle allait déposer un recours devant la justice. « Nous allons porter l’affaire devant le tribunal constitutionnel », a lancé un de ses délégués auprès de la CNE, Estevao Tachiungo. « Si ces résultats sont confirmés, nous allons recourir à d’autres mesures prévues par la Constitution », a-t-il poursuivi en agitant la menace d’appels à manifester

La loi électorale « violée »

Parmi les nombreuses « irrégularités » relevées par les adversaires du régime figurent « la disparition d’urnes, l’apparition de nouvelles urnes, la disparition de bulletins de vote (…) et la présence illégale d’individus étrangers au processus », ont-ils énuméré dans une déclaration commune lue ce dimanche. Ils avaient exigé le recomptage des bulletins dans la plupart des provinces du pays.

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Dans son premier discours de président élu, João Lourenço a regretté mercredi soir l’attitude de ses rivaux, accusés de « gâcher la fête du peuple ». « Ces forces politiques, en protestant dans leur seul intérêt contre de soi-disantes irrégularités du processus, ont violé la loi électorale », a-t-il poursuivi, « leurs tentatives d’incitation à la désobéissance civile ont montré qu’elles ne respectent pas la volonté populaire exprimée dans les urnes ».

Reprenant ses slogans de campagne, le futur président Lourenço a par ailleurs promis de « construire un meilleur avenir pour l’Angola et les Angolais » et « d’améliorer ce qui va bien et corriger ce qui ne va pas ». Il aura fort à faire dans un pays traversé depuis trois ans par une grave crise économique et financière causée par la chute des prix du pétrole. De son côté, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a exhorté le nouveau dirigeant du pays à « mettre rapidement en oeuvre les réformes très attendues en matière de droits de l’Homme ».

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