Rwanda : des responsables de partis d’opposition arrêtés

Au moins quatre responsables de deux partis politiques rwandais non reconnus par les autorités, dont le FDU-Inkingi de l’opposante emprisonnée Victoire Ingabire, ont été interpellés mercredi, a-t-on appris aujourd’hui auprès de ces partis et de la police, qui fait état de sept arrestations.

Paul Kagame, en septembre 2014 à New York, aux États-Unis. © Mark Lennihan/AP/SIPA

Paul Kagame, en septembre 2014 à New York, aux États-Unis. © Mark Lennihan/AP/SIPA

Publié le 7 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Dans un communiqué publié depuis Londres, où son porte-parole est exilé, le parti des Forces démocratiques unifiées (FDU-Inkingi) a dénoncé l’arrestation mercredi dans ses bureaux de Kigali de trois hauts responsables du parti. Parmi eux, le vice-président, la trésorière adjointe, ainsi qu’un garde de sécurité et un employé. Le FDU-Inkingi a également indiqué qu’un autre de ses responsables avait été arrêté dans l’ouest du pays. Le parti s’opposera « à toute sorte d’intimidation qui vise à l’empêcher à dénoncer les dérives totalitaires de la dictature » du Front patriotique rwandais de Paul Kagame, a déclaré le porte-parole Justin Bahunga.

Dans la foulée, le Pacte démocratique du peuple (PDP-Imanzi) a pour sa part annoncé l’arrestation à Kigali de son président, Jean-Marie Kayumba, en compagnie du président du FDU-Inkingi, Théophile Ntirutwa. L’interpellation de ce dernier n’a toutefois pas été mentionnée par son propre parti. Ni le FDU-Inkingi, ni le PDP-Imanzi ne sont reconnus par les autorités, qui ne tolèrent qu’un parti d’opposition : le Parti démocratique vert.

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La police confirme 7 arrestations

De son côté, la police a annoncé mercredi les arrestations de sept « individus liés à des groupes armés opérant dans un pays voisin », dont trois « jeunes recrues interceptées alors qu’elles se rendaient à un camp d’entraînement », une référence possible aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) présentes en RDC.

Les sept noms mentionnés par les autorités incluent ceux des responsables évoqués par le FPU-Inkingi. Selon la police, des éléments révélés par les suspects ont permis l’arrestation de quatre « recruteurs présumés ». Aucune précision supplémentaire n’a, à ce stade, été apportée par la police.

Affaire Diane Rwigara

Le FDU-Inkingi a été créé en 2006 par Victoire Ingabire. Cette dernière avait été arrêtée en 2010, peu de temps après son retour au Rwanda pour se présenter à la présidentielle. Victoire Ingabire a été condamnée en 2013 à 15 ans de prison pour « conspiration » et « minimisation du génocide de 1994 ». Kigali l’avait accusée de nier la réalité du génocide en demandant que les auteurs de crimes commis à cette période contre les Hutu soient eux aussi jugés.

Ces nouvelles arrestations surviennent dans un contexte particulier, après la perquisition le 29 août dernier et la comparution devant la police de l’opposante rwandaise Diane Rwigara, dont la candidature à l’élection présidentielle du 4 août dernier – remportée à 99% par Paul Kagame – avait été invalidée par la Commission électorale nationale.

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