Migrants en Libye : MSF accuse l’Union européenne d’« alimenter un système criminel »

Dans une lettre ouverte adressée jeudi aux gouvernements européens, l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) critique la politique migratoire de l’UE accusée d’« alimenter un système criminel » en Libye, et fustige les mauvais traitements infligés aux migrants qui tentent de traverser la Méditerranée depuis ce pays.

Des secours espagnols aux côtés de migrants au large des côtes libyennes, le 3 février 2017. © Emilio Morenatti/AP/SIPA

Des secours espagnols aux côtés de migrants au large des côtes libyennes, le 3 février 2017. © Emilio Morenatti/AP/SIPA

Publié le 7 septembre 2017 Lecture : 1 minute.

« Guidé par l’unique ambition de maintenir ces gens hors de l’Europe, le financement européen cherche à empêcher les bateaux de quitter les eaux libyennes, mais dans le même temps cette politique alimente un système criminel », accuse dans cette lettre ouverte Joanne Liu, la présidente de MSF International. Avant de marteler lors d’une conférence de presse, ce jeudi 7 septembre, à Bruxelles : « Les dirigeants européens sont complices et nous voulons leurs réponses ».

La présidente de MSF International a également dénoncé les conditions infernales des « centres officiels de détention » en Libye, où s’entassent les migrants interceptés par les gardes-côtes libyens, dans des pièces surpeuplées, sales, et sans ventilation. « Les gens y sont tout simplement traités comme des marchandises prêtes à être exploitées« , a détaillé Joanne Liu, faisant état de cas de viols et d’humiliations.

la suite après cette publicité

« Viol, torture et esclavage »

Face à une telle situation, la présidente de MSF International a mis en garde les gouvernements européens qui se réjouiraient d’une baisse des traversées de la Méditerranée ces dernières semaines. « Sachant ce qui se déroule en Libye, un tel « succès » prouve, au mieux, une hypocrisie, au pire, une complicité cynique dans la tentative de réduire l’être humain à l’état d’une marchandise aux mains des trafiquants », a-t-elle dénoncé.

« Les gouvernements européens seront-ils prêts à assumer le prix du viol, de la torture et de l’esclavage ? », s’est encore indignée encore la présidente de MSF. Avant de demander à l’Union européenne qu’ « au moins, on arrête de renvoyer les gens dans ce pays cauchemardesque qu’est la Libye actuellement ».

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Sur le bateau d’une ONG en Méditerranée, au large des côtes libyennes, en janvier 2017. © Sima Diab/AP/SIPA

Moi, Mamadou, migrant de 16 ans passé par l’enfer libyen

Contenus partenaires