Ouragan Irma : retour à l’envoyeur ?

Né dans une Afrique sage, en matière de comportement écologique, l’un des plus violents ouragans enregistrés en Atlantique a pris la direction des pays qui combinent pollution massive et scepticisme vis à vis du réchauffement climatique. Justice ? Pas sûr…

L’œil de Glez. © Glez / J.A.

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Publié le 7 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Jusque-là, « Irma & Donald » faisait référence à un dessin animé de Walt Disney dans lequel une cane anthropomorphe était diseuse de bonne aventure. En 2017, face à l’autre Irma (l’ouragan), l’autre Donald (Trump) n’a fait preuve ni de voyance surnaturelle, ni de cette simple clairvoyance qui relève du bon sens. Le 1er juin dernier, le fantasque président confirmait le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, compromis obtenu en décembre 2015 à l’issue de la COP21. Manifestement, il ne percevait pas le lien qui existe entre ce genre de décision et la récente tragédie qui a touché son proche entourage : au Texas inondé, fin août, sa femme Melania a dû se présenter publiquement sans talons aiguilles…

Sans entrer dans d’interminables détails techniques, et sans nier que certains de ceux-ci se prêtent à la nuance, trois faits semblent indiscutables. Primo, les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indiquent que l’intensité des ouragans, cyclones et typhons se renforce au XXIe siècle, conséquence prévisible du changement climatique. Secundo, aucun pays africain ne figure au top ten des plus grands émetteurs de carbone. Tertio, depuis le quatrième rapport de l’ONU sur les questions climatiques, il est admis que « l’Afrique a de fortes chances d’être le continent le plus vulnérable au changement climatique ».

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Les peuples afrodescendants touchés de plein fouet

Faut-il alors lire l’actualité sous le prisme de la revanche ? L’ouragan Irma qui domine les journaux télévisés s’est formé comme un classique ouragan cap-verdien. Né au large d’une Afrique qu’on ne peut accuser d’en être responsable, il a pris la direction des Amériques pollueuses, devenant l’ouragan le plus puissant d’Atlantique nord depuis Hugo, en 1989, et le cyclone aux vents les plus soutenus depuis Allen en 1980. Il est donc de ces gifles dont la cible esquive et qui finissent sur la joue du gifleur. Mais que les cyniques ne se réjouissent pas. Avant que la tour new-yorkaise de l’imprudent Trump ne tremblote sous des vents de 295 km/h, ce sont les îles notamment peuplées d’afrodescendants qui subissent les assauts du cyclone : Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Barbuda, Saint-Christophe-et-Niévès, Anguilla, les Îles Vierges britanniques ou Haïti…

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