Libye : un descendant du roi renversé par Kadhafi propose sa solution pour le pays

Celui qui se présente comme le successeur de la dynastie renversée par Kadhafi en 1969 demande le retour à la Constitution de 1951, mais en remplaçant le mot « monarque » par celui de « chef de l’État ». Rien ne dit qu’Idriss Al-Sanoussi sera entendu.

Un combattant des Forces libyennes, affiliées au gouvernement de Tripoli, lors d’affrontements à Syrte en septembre 2016. © Manu Brabo/AP/SIPA

Un combattant des Forces libyennes, affiliées au gouvernement de Tripoli, lors d’affrontements à Syrte en septembre 2016. © Manu Brabo/AP/SIPA

Publié le 8 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Lors d’une conférence de presse à Tunis, jeudi 7 septembre, Idriss Al-Sanoussi – qui depuis 1992 se présente comme le successeur de son grand oncle, le roi Idriss 1er,  dont il porte le prénom – propose un retour à la Constitution libyenne de 1951 comme solution pour en finir avec la crise qui secoue le pays depuis la chute de Kadhafi. Le prince, qui estime que cette loi fondamentale a fait que la Libye soit devenue une nation, souligne que son initiative est celle d’un citoyen et non celle d’un héritier d’une lignée royale en quête d’un trône.

La Constitution de 1951 instaurait une monarchie fédérale. Mais le neveu d’Idriss 1er estime que c’est un cadre légal sur lequel toutes les parties libyennes peuvent s’accorder si on y apporte « quelques modifications, où la partie du monarque sera retirée » afin que le peuple soit en mesure d’élire un chef de l’État.

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Constatant l’échec de toutes les initiatives pour régler la question libyenne, y compris celle du président français Emmanuel Macron, Idriss Al-Sanoussi soutient que ce texte définit toutes les légitimités et constitue les bases d’un contrat social apte à réunir et fédérer le plus grand nombre, malgré les divergences actuelles.

Le rôle des tribus 

Celui qui avait 12 ans lorsque Kadhafi a pris le pouvoir en 1969 et contraint sa famille à l’exil à Rome est certain qu’un référendum sur ce sujet remporterait une large adhésion populaire. « La nouvelle Constitution, qui n’est pas encore achevée, ne serait pas approuvée par plus de la moitié de la population. C’est aux citoyens de se prononcer ! », assène celui qui vit quelques mois par an en Libye depuis 2012.  Il balaie d’une main le poids des tribus dans les équilibres politiques libyens et précise que sa famille, qui a une origine maraboutique sans être une tribu, a fondé cet État.

Sans préciser vraiment le rôle qu’il voudrait tenir, le prince propose que l’ensemble des acteurs politiques libyens s’accordent sur une période de transition qui « soit conduite par une personnalité consensuelle, qui n’a eu aucun rôle ou n’a pas pris part à l’enlisement de la situation politique et sociale actuelle ».

Un précédent infructueux

Depuis la chute de Kadhadfi, le prince Idriss, qui n’est pas soutenu par sa famille – d’autres membres revendiquent le titre de prince héritier -, multiplie les tentatives pour se faire entendre en Libye. En 2014, il avait tenté de créer un conseil des sages en concertation avec toutes les tribus libyennes. En vain. Il n’est pas dit que, depuis Tunis, il ait été plus entendu.

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