Gabon : Bruno Ben Moubamba limogé sans surprise du gouvernement

Le ministre de l’Habitat Bruno Ben Moubamba a été écarté du gouvernement, a indiqué jeudi soir un communiqué du Premier ministre. Un limogeage prévisible tant le ministre multipliait les attaques contre plusieurs de ses collègues au gouvernement.

Bruno Ben Moubamba, arrivé 3e à l’élection présidentielle gabonaise du 27 août 2016. © @Jérôme Senyarich-EDOT

Bruno Ben Moubamba, arrivé 3e à l’élection présidentielle gabonaise du 27 août 2016. © @Jérôme Senyarich-EDOT

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Publié le 8 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

On savait ses relations exécrables avec un certain nombre de membres du gouvernement et il est peu de dire que son franc-parler avait tendance à agacer dans les hautes sphères de l’État. Bruno Ben Moubamba a donc fini par quitter le gouvernement d’Emmanuel Issoze Ngondet, qu’il avait intégré en septembre 2016 en tant que vice-Premier ministre, après un scrutin présidentiel dans lequel il avait récolté un peu plus de 0,5 % des voix.

L’ex-opposant avait ensuite été rétrogradé au rang de ministre d’État lors du remaniement du 21 août, signe, déjà, d’une mise en garde de la part du Premier ministre.  Le gouvernement « ne saurait en aucune manière devenir un forum au sein duquel chaque individu fait valoir ses propres intérêts », indique le communiqué d’Emmanuel Issoze Ngondet de jeudi 7 septembre annonçant le nom de son remplaçant, Josué Mbadinga Mbadinga.

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Vous voulez me faire partir et m’humilier ?

Sans nommer Bruno Ben Moubamba, le communiqué rappelle les « trois principes fondamentaux » de l’action gouvernementale : la solidarité, le devoir de réserve et le respect de la hiérarchie. Ancien journaliste et philosophe de formation, il avait effectivement multiplié ces derniers mois les prises de position polémiques, en dénonçant par exemple ce qu’il considérait être des pesanteurs de son administration.

Dernière offensive en date, qui a fini par lui coûter son poste, il a attaqué frontalement le Premier ministre sur sa page Facebook, le 7 septembre. « Quand on est chef d’un Gouvernement, il y a des choses qu’on n’a pas le droit de faire pour régler les comptes à des ministres qu’on n’aime pas », a-t-il écrit. « Vous voulez me faire partir et m’humilier ? N’utilisez pas des moyens déloyaux et illégaux. Je commence à en avoir assez de ces méthodes… Je ne suis pas venu au gouvernement pour vous servir de punching-ball », a-t-il ajouté.

Je ne suis pas au service de l’État PDG

Bruno Ben Moubamba jouait depuis plusieurs mois un jeu dangereux. « Solidaire avec le chef de l’État », il a à de multiples reprises répété vouloir conserver sa « liberté de parole » en tant que président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR). Se décrivant comme un « opposant réformateur et un intellectuel », il avait notamment exprimé son « malaise » face à l’emprunt contracté par le Gabon auprès du Fonds monétaire international.

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Il s’en était surtout vertement pris au Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).  « Je ne suis pas au service de l’État PDG », disait-il à Jeune Afrique en juillet, tout en plaidant pour un dissolution du parti. « Je ne fais pas de ma présence au gouvernement une stratégie de carrière. S’il faut qu’elle s’achève, soit », confiait-il encore à J.A.. Reste désormais à rebondir.

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