Gaza : le Hamas annonce l’arrêt de la trêve
Le Hamas a annoncé vendredi matin au Caire qu’il ne prolongera pas le cessez-le-feu en vigueur depuis trois jours. Les négociations au Caire se retrouvent au point mort.
"Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu. C’est une décision finale. Israël n’a rien proposé", a déclaré à l’AFP un haut responsable du mouvement islamiste membre de la délégation palestinienne qui négociait au Caire la prolongation du cessez-le-feu sous l’égide de l’Egypte.
La trêve des combats devait expirer à 5 heures GMT mais l’armée israélienne a annoncé que deux roquettes avaient été tirées sur le sud d’Israël en provenance de Gaza trois heures avant cette échéance. Au Caire, Israéliens et Palestiniens ont poursuivi toute la nuit des pourparlers indirects, intenses et extrêmement ardus pour que le cessez-le-feu se transforme en trêve durable.
Blocage des négociations au Caire
Le porte-parole des brigades Al-Qassam, Abou Obaida, a présenté la possibilité de construire un port sur la Méditerranée comme la première des exigences de son organisation. Il réclame aussi "la fin véritable de l’agression (israélienne) et une vraie levée du siège".
Or Israël "n’a pas accepté de mettre un terme au blocus", a expliqué un responsable du Hamas au Caire.
L’armée israélienne, qui a retiré ses troupes de Gaza, se tient prête le long de la frontière à répondre à toute reprise des combats. "Je ne suis pas sûr que la bataille soit terminée", a affirmé jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la chaîne américaine Fox News. "Tout dépend s’ils [le Hamas, NDLR] veulent continuer cette bataille. Je pense que nous devons trouver une solution pacifique, si on le peut", a-t-il ajouté, affirmant en outre qu’Israël n’a "rien contre le peuple de Gaza" et veut l’aider à se débarrasser de la "tyrannie effrayante" du Hamas.
>> Lire aussi : Égypte, Qatar, Iran, Turquie… un trafic d’influence meurtrier
1890 Palestiniens tués, dont 430 mineurs
L’opération "Bordure protectrice" déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire et détruire le réseau de tunnels servant au Hamas à s’infiltrer en Israël a tué 1 890 Palestiniens, dont 430 enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Selon l’Unicef, 73 % des victimes sont des civils. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.
"Les Gazaouis ‘ont besoin d’espoir"
Le président américain Barack Obama avait mis son poids dans la balance jeudi en exhortant les négociateurs dépêchés au Caire à s’entendre. Il a implicitement pressé Israël, dont les États-Unis sont le principal allié, d’accepter de lever le blocus imposé à la bande de Gaza et de répondre ainsi à une attente primordiale des Palestiniens.
Les Palestiniens ordinaires qui vivent dans le territoire contrôlé par le Hamas "ont besoin d’espoir" et il doit y avoir "une reconnaissance du fait que Gaza ne peut pas subvenir à ses besoins en étant coupée du monde, sans pouvoir donner une chance, des emplois, de la croissance, à sa population", a-t-il dit.
(Avec AFP)
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