Djibouti : la finance islamique honore le président Ismaël Omar Guelleh
Depuis 2006, Djibouti est à la pointe de la finance islamique sur le continent. C’est à ce titre qu’Ismaël Omar Guelleh (IOG), le président de la petite république a reçu, le 6 septembre, à Astana, capitale du Kazakhstan, le Global Islamic Finance Award (GIFA), pour l’année 2017.
Créé en 2011 et réservé aux plus hauts responsables politiques, ce prix a déjà récompensé, par le passé, les chefs d’État et de gouvernement de la Malaisie, du Pakistan ou d’Indonésie. Le président djiboutien est le deuxième Africain à avoir été ainsi honoré, deux ans après Muhammadu Sanusi II, émir de Kano, au Nigeria.
En juste un peu plus de 10 ans, la taille de la place financière de Djibouti s’est fortement développée, suite à l’arrivée des premiers établissements bancaires islamiques, en provenance du Yémen ou d’Égypte. En plus de contribuer aux ambitions annoncées du pays de devenir un hub sous-régional en matières commerciales et financières, ces implantations permettent également d’améliorer le taux de bancarisation du pays, passé en quelques années de 5 à 12%.
Malgré une présence récente, les banques islamiques, aujourd’hui au nombre de trois à Djibouti, représentent déjà près de 20% de l’actif bancaire total, contre à peine plus de 1% en 2006. Elles ont vite trouvé leur place, puisque elles enregistrent une progression annuelle de 20% pour représenter actuellement 17,5% de l’ensemble des dépôts collectés par le système bancaire djiboutien, tandis que leur volume de crédits octroyés pèse 15% du total des engagements bancaires.
Comité national de la Charia
De plus, la finance islamique participe très activement au développement des services bancaires en mettant, par exemple, à disposition 43% des distributeurs automatiques dans le pays. IOG a été récompensé pour la mise en place d’un environnement général des affaires à la fois incitatif et spécifique pour la finance islamique.
En 2016, Djibouti a créé un comité national de la Charia, pour veiller à la régularité des produits financiers proposés par les banques islamiques alors que l’Académie arabe des sciences financières et bancaires vient d’installer une de ses branches dans le pays. « Terre d’Islam et carrefour commercial entre l’Afrique et l’Asie, Djibouti se pose tout naturellement comme la place la plus indiquée pour l’épanouissement de la finance islamique en Afrique », a déclaré IOG, après avoir reçu sa récompense. Son pays reste en effet un cas particulier à l’échelle du continent, où la finance islamique occupe une place encore limitée, puisqu’elle gérerait moins de 2% des actifs.
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