Ebola : un premier rapatriement en Europe, l’état d’urgence au Liberia

Un missionnaire espagnol infecté par le virus Ebola a été rapatrié près de Madrid pour recevoir des soins. Face à une inquiétude grandissante, les gouvernements des pays concernés par l’épidémie prennent des mesures extraordinaires, comme au Liberia où la présidente a décrété l’état d’urgence.

Les ambulances transportant Miguel Pajares Martin, un missionnaire espagnol porteur du virus Ebola. © AFP

Les ambulances transportant Miguel Pajares Martin, un missionnaire espagnol porteur du virus Ebola. © AFP

Publié le 7 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Le ministère espagnol de la Défense a annoncé, jeudi 7 août, que l’avion qui transportait le missionnaire espagnol Miguel Pajares Martin, âgé de 75 ans et atteint du virus Ebola, a atterri à 8H15 heures (06H15 GMT) sur la base aérienne de Torrejon de Ardoz, près de Madrid, en provenance du Liberia.

Une autre missionnaire de nationalité espagnole était à bord de l’Airbus A310 militaire médicalisé. Juliana Bonoha Bohé (bien Bonoha Bohé), qui travaillait au Liberia dans le même hôpital que Miguel Pajares Martin, n’a pas été détectée porteuse du virus.

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"Si cela se confirme elle pourra sortir de l’hôpital", a affirmé jeudi lors d’une conférence de presse le responsable de la santé de la région de Madrid Francisco Javier Rodriguez. Il a ajouté que le prêtre était "dans un état stable, fiévreux mais sans hémorragie" et la religieuse "dans un très bon état général".

"Quand on est arrivé [au Liberia], ça a été une odyssée. Les moyens pour transporter les malades étaient peu adaptés et nous avons donc dû les couvrir avec des combinaisons spéciales", a raconté à la radio Cope le lieutenant-colonel Galo qui a dirigé le rapatriement.

Les deux patients isolés

Arrivés à Madrid, les deux patients "ont été transportés à l’hôpital dans une capsule" hermétique spéciale dans deux ambulances dont les conducteurs portaient des combinaisons équipées d’un scaphandre ventilé. "Ils sont pour l’heure isolés pour la sécurité des autres patients, des autres personnes", a affirmé Francisco Javier Rodriguez.

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La directrice de la Santé Mercedes Vinuesa a assuré pour sa part que l’opération s’était déroulée dans des conditions maximales de sécurité. Elle a déclaré avoi reçu des demandes d’informations de la part d’autres pays, tels que la France, qui sont intéressés par le protocole appliqué.

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Le Nigeria, où deux malades sont décédés, a demandé l’envoi d’un traitement expérimental américain qui semble donner de bons résultats sur les patients américains récemment rapatriés aux États-Unis. Mais l’Espagne reste prudente : "Nous n’avons pas connaissance de la preuve scientifique de l’efficacité de ce sérum. Évidemment, si le sérum est efficace, le gouvernement espagnol prendra des contacts pour utiliser ce traitement", a affirmé à la presse le directeur général de la santé de la région de Madrid, Antonio Alemany.

Interrogé sur l’opportunité d’envoyer ce traitement en Afrique, le président américain Barack Obama est lui-même resté réservé. Il a estimé ne pas disposer de "toutes les informations pour déterminer si ce médicament est efficace".

Une alerte sanitaire de niveau 1 aux États-Unis

Le porte-parole des autorités sanitaires américaines Tom Skinner a indiqué que, pour mieux répondre à l’épidémie, les États-Unis avaient fixé leur alerte sanitaire au niveau 1, pour la première fois depuis 2009.

Face à l’épidémie qui ne cesse de s’étendre, les médecins des hôpitaux publics du Nigeria, en grève depuis le 1er juillet, ont annoncé jeudi la suspension de leur mouvement. Outre les deux morts, la fièvre Ebola a contaminé cinq personnes à Lagos.

Le Liberia a décrété dans la nuit de mercredi à jeudi l’État d’urgence pour 90 jours. La présidente Ellen Johnson Sirleaf estime que l’épidémie "exigeait des mesures extraordinaires pour la survie de l’État".

Le gouvernement avait déjà pris toute une série de dispositions exceptionnelles, dont la mise en congé forcé pour 30 jours des fonctionnaires non essentiels, la fermeture des écoles et la désinfection des lieux publics, sans parvenir à enrayer le virus. Au point que le Liberia comme la Sierra Leone, deux des trois pays les plus touchés avec la Guinée, a appelé à la prière pour implorer une protection divine.

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Face à une inquiétude grandissante, le comité d’urgence des règles sanitaires internationales de l’OMS était réuni depuis mercredi pour déterminer si l’épidémie constituait une "urgence de santé publique de portée mondiale".

(Avec AFP)

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