Vol AH 5017 : l’enregistrement des conversations des pilotes est « inexploitable » pour le moment
Le Bureau français d’enquêtes et d’analyses (BEA) a livré les premières informations sur les circonstances du crash du vol AH5017. Selon son directeur, l’avion d’Air Algérie ne s’est probablement pas désintégré en vol mais, pour l’instant, les enregistrements des conversations sont inexploitables.
Les premières conclusions de l’enquête technique relative au crash du vol AH5017 au Mali font état d’une bande magnétique "un peu endommagée" que le laboratoire du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a pu remettre en état mais les enregistrements sont "malheureusement (…) à ce jour inexploitables."
Lors d’une conférence de presse, Rémi Jouty, le directeur du BEA chargé de l’enquête, a déclaré, jeudi 7 août, que l’avion d’Air Algérie "ne s’est pas désintégré en plusieurs morceaux en vol". "Cela n’exclut pas des dommages en vol, a-t-il toutefois nuancé. Je ne pense pas que l’on puisse à ce stade exclure la thèse d’une action délibérée, mais on ne peut pas en dire plus pour l’instant".
Un rapport d’étape sera remis à la mi-septembre par les enquêteurs du BEA qui ont tenu jusqu’à présent strictement secrètes les premières informations qui permettraient d’envisager des pistes explicatives. Le 28 juillet, ils ont réceptionné les deux boites noires, qui sont les enregistreurs de vol du MD-83 accidenté.
> > Lire aussi : Air Algérie : cinq questions sur le crash du vol AH5017
Plus de 1 000 prélèvements de restes humains
La première boîte noire a pu être lue le jour même : elle avait enregistré les paramètres du vol, c’est-à-dire l’altitude, la vitesse, la trajectoire, etc. Selon des informations de la radio Europe 1, la seconde boîte noire, utilisée pour enregistrer les conversations de l’équipage dans le cockpit et leurs annonces en cabine, n’aurait pas fonctionné pas au moment du vol.
Les gendarmes français, envoyés sur la zone d’accident dans le nord-est du Mali pour collecter notamment les restes humains à des fins d’identification des victimes, sont rentrés en France mercredi. Aux côtés d’homologues maliens, espagnols et algériens, ils ont passé une semaine à ratisser le site, proche de la ville de Gossi, à environ 150 kilomètres de Gao.
"Nous avons procédé à un peu plus de 1 000 prélèvements. Scientifiquement, nous avons une forte probabilité d’identifier toutes les personnes", a assuré le colonel Patrick Touron, chef adjoint de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie française.
Selon lui, "l’avion est tombé avec une très grande vitesse verticale, parce qu’il s’est littéralement pulvérisé". Il a ajouté que, compte tenu de la nature du choc "quasi-instantané", les victimes n’ont pas pu souffrir un seul instant.
(Avec AFP)
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