Gaza : la prolongation du cessez-le-feu en question

Jeudi, au troisième et dernier jour du cessez-le-feu conclu à Gaza, aucun accord n’a été, pour l’instant, trouvé pour le prolonger. Si Israël ne pose pas de conditions, le Hamas exige, lui, la levée du blocus sur l’enclave palestinienne.

Des Palestiniens devant une maison détruite à Shejaiya, le 6 août 2014 à Gaza. © AFP

Des Palestiniens devant une maison détruite à Shejaiya, le 6 août 2014 à Gaza. © AFP

Publié le 7 août 2014 Lecture : 2 minutes.

S’achemine-t-on vers la prolongation de la trêve de trois jours dans la bande de Gaza, entrée en vigueur le 5 août ? Rien n’est moins sûr. Si "Israël ne voit aucun problème à ce que le cessez-le-feu soit prolongé sans conditions", comme l’a affirmé, le 6 août, un de ses responsables politiques, le Hamas se montre encore réticent.

"Il n’y a pas d’accord pour prolonger le cessez-le-feu", a tranché Moussa Abou Marzouk, le chef adjoint du groupe islamiste palestinien, qui participe aux pourparlers indirects avec Israël au Caire. Des discussions qui s’annoncent ardues, avec des exigences à première vue inconciliables et une multiplicité d’acteurs aux intérêts divergents : côté palestinien, on exige en premier lieu la levée du blocus de Gaza. Israël insiste pour sa part sur son impératif de sécurité.

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Pas de paix globale en vue

"Notre délégation au Caire (…) ne cèdera sur aucune de nos exigences", a dit Ismaïl Haniyeh, ex-Premier ministre du Hamas à Gaza et numéro deux du bureau politique du Hamas. "Ce que l’occupant n’a pas pu obtenir sur le champ de bataille, il ne pourra pas non plus l’obtenir sur la scène politique", a-t-il affirmé. L’enjeu pour le Hamas est de taille : ne pas rentrer sans des contreparties aux sacrifices humains payés par la population.

Nous allons reconstruire [Gaza] mais ce sera la dernière fois, prévient Ban Ki-moon.

Entretemps, John Kerry, secrétaire d’État américain, et Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, ont appelé les belligérants à profiter du cessez-le-feu et des discussions du Caire pour relancer l’effort plus global de paix israélo-palestinienne.

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"Faut-il continuer comme ça : construire, détruire puis reconstruire encore ?" s’est interrogé Ban Ki-moon, devant l’Assemblée générale des Nations unies. Et d’ajouter : "Nous allons reconstruire [Gaza] mais ce sera la dernière fois".

Netanyahou pointe le Hamas

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Face aux critiques sur l’ampleur des moyens militaires employés au cours de la guerre et des pertes humaines causées, Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien d’extrême droite, a réaffirmé mercredi en conférence de presse que l’opération "Bordure protectrice" était "justifiée" et "proportionnée" à la menace, même si cela n’enlevait rien au "regret profond" ressenti devant les pertes civiles.

"C’est le Hamas qui est responsable de la destruction et des morts" dans le territoire, a insisté Benjamin Netanyahu. Le chef du gouvernement israélien a de nouveau accusé l’organisation islamiste palestinienne de tirer des roquettes sur Israël à partir d’écoles ou d’hôpitaux, de se servir des civils comme "boucliers humains" et de "sacrifier" des enfants. "La tragédie de Gaza, c’est qu’elle est dirigée par le Hamas", a-t-il martelé.

Depuis Washington, Barack Obama a également réagi. "Je n’ai aucune sympathie pour le Hamas mais j’en ai pour les gens ordinaires qui souffrent à Gaza", a déclaré, le 6 août, le président américain lors de son allocution en clôture du sommet États-Unis – Afrique, soulignant que les habitants de la bande de Gaza avaient besoin d’"espoir" et ne pouvaient survivre longtemps coupés du monde.

(Avec AFP)

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