Égypte : douze pro-Morsi condamnés à mort pour le meurtre d’un général de police

Douze hommes ont été condamnés à mort mercredi pour le meurtre d’un général de police, tué d’une seule balle alors qu’il coordonnait un raid contre des partisans de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi. Ce jugement pose une fois de plus la question de l’indépendance de la justice égyptienne face à la répression des pro-Morsi.

Des partisans de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi brandissent son portrait. © AFP Khaled Desouki

Des partisans de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi brandissent son portrait. © AFP Khaled Desouki

Publié le 6 août 2014 Lecture : 1 minute.

Douze partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi ont été condamnés à mort, mercredi 6 août, en Égypte pour le meurtre d’un général de police. En pleine vague de répression sanglante visant les partisans de Mohamed Morsi, le 19 septembre 2013, le général Nabil Faraj coordonnait une opération commando de la police et de l’armée à Kerdassa, une ville de la banlieue du Caire, réputée être un fief des Frères musulmans.

Un tribunal du Caire a confirmé la peine de mort prononcée en juin contre ces hommes accusés de la mort du général, pourtant atteint d’une seule balle, a indiqué un responsable de cette juridiction. Les condamnés peuvent se pourvoir en cassation. Sept sont détenus, les cinq autres en fuite. Dix autres accusés ont écopé de la prison à vie.

la suite après cette publicité

Une justice "arbitraire et partiale"

Ce jugement vient confirmer la "chasse aux sorcières" contre les Frères musulmans orchestrée par l’actuel président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, puisque la multiplication des procès aux jugements expéditifs laisse penser que la justice égyptienne est l’instrument du pouvoir militaire. "La justice égyptienne est devenue arbitraire et partiale (…) et risque de se transformer tout simplement en un nouveau rouage de l’appareil répressif des autorités", assène Amnesty international.

Le 14 août 2013, un mois après la destitution par l’armée de Mohamed Morsi, les forces de l’ordre avaient tué en un seul jour, en plein centre du Caire, plus de 700 personnes dans les rangs pro-Morsi qui réclamaient le retour de leur président. Ce jour a marqué le début d’une longue répression par l’armée de toutes les manifestations pro-Morsi, qui a fait au total plus de 1 400 morts. Plus de 15 000 Frères musulmans ont été emprisonnés et des centaines de peines capitales ont été prononcées contre des islamistes, dont les principaux leaders des Frères.

(Avec AFP)

la suite après cette publicité

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires