Maroc : Saadeddine El Othmani défend le bilan « positif » de son gouvernement

Quatre mois après son entrée en fonction, le chef du gouvernement marocain a essayé de resserrer les rangs d’une majorité fragile. Il estime que son équipe a bien fait son travail, malgré les contraintes.

Le chef du gouvernement Saadeddine El Othmani (au centre), aux côtés de Mustapha Ramid (à gauche), ministre PJD. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Le chef du gouvernement Saadeddine El Othmani (au centre), aux côtés de Mustapha Ramid (à gauche), ministre PJD. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 12 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Ceux qui misent sur l’explosion de la majorité gouvernementale seront déçus. Nous sommes plus que jamais forts et unis autour de notre programme ». Lundi 11 septembre, à l’occasion du bilan d’étape de son gouvernement, l’islamiste Saadeddine El Othmani, n’a pas tari d’éloges sur les réalisations de son équipe. Au bout de quatre mois de travail, le bilan est « positif ». La majorité est « plus soudée que jamais ». Et ceux qui « distillent les rumeurs » pour saper son travail « peuvent désenchanter ».

Le chef du gouvernement, investi par le Parlement le 26 avril au terme d’une crise politique historique, a joué au chef de clan. Il a cherché à rassembler autour de lui une équipe éprouvée par la longue crise du Rif, qui a atteint sa crédibilité, mais surtout par la sévère mise en garde que le roi a adressée à la classe politique dans son dernier discours du Trône. « Nous ne regarderons pas en arrière. Nous ne prêterons attention qu’aux critiques constructives. Il faut aller de l’avant dans les réformes ! », a tonné Saadeddine El Othmani.

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Tous les partis composant la majorité gouvernementale était là : Aziz Akhannouch, l’omnipotent ministre de l’Agriculture, de la pêche et du développement rural et secrétaire général du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mohamed Sajid, ministre du Tourisme et patron de l’Union Constitutionnelle (UC), Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire (MP) et Driss lachgar, patron de l’Union socialiste des forces populaires (USFP).

Ne manquait à l’appel que Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), qui  a perdu sa mère ce jour-là et qui s’est fait représenté par son collègue, Abdelouahed Souhail.

Benkirane absent

Mustapha Ramid, ministre d’État chargé des Droits de l’homme et poids lourd du Parti justice et développement (PJD), et que les rumeurs de salon donnaient démissionnaire, était bien présent. Et même aux premiers rangs.

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Par contre, l’absence du patron du parti islamiste, Abdelilah Benkirane – qui s’est fait représenté par Slimane El Amrani – a été remarquée. Limogé par le roi en mars dernier en raison de son incapacité à former une majorité, l’ancien chef de gouvernement affûte ses armes pour le Congrès national du parti, prévu les 10 et 11 décembre prochain, et dont l’un des enjeux centraux sera son éventuelle reconduction pour un troisième mandat.

Des actions et des promesses

Déterminé, comme l’était Benkirane, mais avec la verve en moins, Saadeddine El Othmani a présenté un long bilan intitulé « 120 jours, 120 mesures ». Il n’a pas pu le faire au bout de la traditionnelle date des 100 jours, « pour cause de vacances estivales ».

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« Le résultat est bon malgré, les contraintes », a-t-il affirmé. Sur ses quatre premiers mois, le gouvernement a adopté 65 décrets portant sur la réforme des collectivités locales, de l’administration, dans la la lutte contre la corruption…

Ventilé en six axes, le document des 120 jours a recensé les pistes sur lesquelles le gouvernement compte poursuivre son action jusqu’à la fin de son mandat : gouvernance, investissements, santé, emploi… Au terme d’une tournée dans plusieurs régions, le chef du gouvernement a annoncé que des contrats-programmes seront signés entre le gouvernement et les Régions pour réaliser les objectifs de déconcentration. « Nous voulons un gouvernement d’écoute et de réalisation », a conclut El Othmani, qui promet de communiquer sur son bilan tous les quatre mois.

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