Maroc : Hamid Chabat « n’abandonnera jamais » la tête de l’Istiqlal
Le dirigeant controversé du parti nationaliste marocain s’accroche à son poste. Il a annoncé ce mardi sa candidature à un deuxième mandat à la tête de l’Istiqlal. Envers et contre tous.
Hamid Chabat ne partira pas de son propre chef. Il le dit haut et fort. « Chabat n’abandonnera jamais. Il ne dira au revoir que quand il mourra par la volonté d’Allah », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse, mardi 12 septembre, pour annoncer sa candidature à un deuxième mandat à la tête du parti de l’Istiqlal dont le Congrès national est prévu du 29 septembre au 1er Octobre à Rabat.
Seul à sa conférence de presse
Il était le seul à donner sa conférence de presse. Seul entouré des micros des journalistes, avec le logo du parti derrière lui. Aucun membre de sa formation n’était à ses côtés, comme l’exigerait pourtant sa stature de secrétaire général. Son habituelle foule d’affidés, qui l’applaudissait après chaque phrase prononcée, n’est pas là non plus.
Tout au long de son intervention,Hamid Chabat a cherché à démentir sa réputation de « paria » du régime. « Sa Majesté le roi a mis en exergue mon travail en tant que parlementaire de la ville de Fès. Il m’a qualifié de militant de terrain. Et on a tant besoin de militants de terrain dans ce pays ! », s’est-il défendu.
Si tous les partis politiques deviennent des béni oui-oui, comment voulez-vous qu’ils fassent leur travail d’intermédiation?
Il s’en est ensuite pris au ministère de l’Intérieur, responsable selon lui de la « domestication » des partis politiques. « Si tous les partis politiques deviennent des béni oui-oui, comment voulez-vous qu’ils fassent leur travail d’intermédiation, comme le veut le roi ? Qu’ils agissent en pare-chocs en cas de crise sociale ? », a-t-il tonné.
Et d’enfoncer le clou : « A-t-on besoin de préciser que c’est le ministère de l’Intérieur et ses services qui ont détruit ces pare-chocs ? »
Soutien au mouvement du Rif
Poursuivant ses paroles incendiaires, Hamid Chabat a affiché son soutien au mouvement de contestation du Rif et affirmé sa proximité idéologique avec le leader du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane, qui « a fait à la tête du gouvernement plus que personne n’a fait avant lui ».
Après un long feuilleton de déchirures internes, le parti de l’Istiqlal tiendra son Congrès national fin septembre afin d’élire sa nouvelle direction. Hamid Chabat aura à croiser le fer avec un candidat de taille : le petite fils de Allal El Fassi, Nizar Baraka. Assuré du soutien des grosses pointures du parti, ce dernier est en bonne voie de prendre les rênes de la formation historique.
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