Football : qui sont les espoirs déçus du continent africain ?
On attendait beaucoup de certains, et leur carrière a finalement emprunté des chemins tortueux, où ils ont terminé leur parcours dans le plus complet anonymat, parfois empêtrés dans des problèmes financiers ou judiciaires…
Après avoir passé en revue les nouveaux espoirs du football africain, Jeune Afrique vous propose une sélection de cinq joueurs à qui l’on a prédit un brillant avenir… à tort. Éric Djemba-Djemba, Dino Djiba, Stephen Makinwa, Abdelmalek Cherrad, Sambegou Bangoura : ces noms vous rappellent-ils quelque chose ?
Éric Djemba-Djemba (Cameroun)
On lui prédisait le meilleur, pourtant la carrière du milieu de terrain camerounais, aujourd’hui âgé de 36 ans, n’a cessé de décliner. Né à Douala, formé au FC Nantes, Djemba-Djemba, sans doute mal conseillé par des personnes qui pensaient davantage à l’aspect financier qu’à l’intérêt sportif, a rejoint Manchester United sans doute beaucoup trop tôt. Le vainqueur de la CAN 2002 s’est perdu en Angleterre, où il a peu joué. La suite ? Des passages sans saveur dans d’autres clubs britanniques, un exil au Qatar, un rebond sportif intéressant à Ob Odense (Danemark), une faillite personnelle et des piges en Israël, en Serbie, en Écosse, en Inde, en Indonésie et à Châteaubriant, au cinquième échelon national français. Aux dernières nouvelles, le Camerounais évoluait à Vallorbes-Ballargues, en quatrième division suisse…
Dino Djiba (Sénégal)
Né à Dakar, Dino Djiba a rejoint Metz en 2002, alors qu’il était âge de 17 ans. Milieu de terrain prometteur, le Sénégalais a plusieurs fois été blessé, ne parvenant jamais à s’en remettre totalement. Incapable de disputer une saison complète, il s’est ensuite exilé dans des petits clubs portugais (Gondomar, Trofense) puis allemand (Hombourg), où il n’a jamais pu retrouver son niveau. De retour en France, le milieu de terrain, usé par les blessures, a mis un terme à sa carrière en 2011, après deux dernières escapades dans des clubs amateurs lorrains (Blénod et Thionville). L’ancien international sénégalais (31 ans), qui avait disputé la CAN 2006, mutique, vivrait toujours du côté de Metz. Personne ne sait vraiment quel est son quotidien.
Stephen Makinwa (Nigeria)
On le présentait comme un attaquant promis à un bel avenir européen, après son passage à l’Étoile du Sahel (Tunisie). Arrivé à l’AC Reggiana (Italie) à 17 ans, Stephen Makinwa a passé l’essentiel de son temps à écumer les clubs de la péninsule. Il n’a jamais réussi à s’imposer nulle part, alors que la Lazio Rome, un des meilleurs clubs transalpins, avait cru en lui. L’international nigérian (18 sélections, 2 buts entre 2004 et 2008), qui a tenté de relancer sa carrière en Grèce et en Chine, a définitivement raccroché en 2014, à seulement 31 ans, après une dernière expérience désastreuse à Gorica, en Division 1 slovène.
Abdelmalek Cherrad (Algérie)
En 1998, Abdelmalek Cherrad est un jeune attaquant qui dispose d’une bonne réputation. Né à côté de Grenoble, c’est à Nice qu’il commence à se faire connaître et où il devient international algérien, en 2003, ce qui lui permettra de disputer la CAN 2004. Mais la vie du jeune joueur semble compliquée. En mars 2003, il disparaît pendant plusieurs semaines, visiblement pour échapper à un contexte familial pesant. À son retour, Cherrad entame un long chemin parsemé d’embûches. Il multiplie les clubs (Espérance Tunis, La Gantoise, MC Alger, Bastia, Arles-Avignon, Portugal), ne s’impose jamais, perd sa place en sélection nationale en 2007 et met définitivement un terme à sa carrière en 2013, après une dernière expérience ratée à Grenoble, le club de sa ville natale.
Sambegou Bangoura (Guinée)
En Belgique, au début des années 2000, Sambegou Bangoura est un attaquant qui fait parler. A Lokeren d’abord (39 buts en 82 matches), puis au Standard Liège, où ses performances attirent l’attention de Stoke City, en Angleterre. Ses bonnes performances à peine le pied posé en Grande-Bretagne ne durent pas : le Guinéen enchaîne ensuite les expériences décevantes en Grèce, en Belgique, au Portugal, en Espagne et même en Libye, où la guerre civile l’oblige à un départ précipité. Bangoura, qui a même connu quelques démêlés avec la justice, effectuera même un bref retour au pays (AS Kaloum) finira sa carrière en Troisième division belge, dans le plus parfait anonymat. En donnant l’impression d’être passé à côté de son destin…
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