Algérie : Reporters sans frontières dénonce la détention depuis 100 jours d’un fixeur

Dans un communiqué publié mardi 12 septembre, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de « la détention préventive excessive » de Saïd Chitour. Arrêté il y a cent jours, ce fixeur algérien est accusé d’avoir livré des documents confidentiels à des diplomates étrangers.

Manifestations de journalistes pour la liberté de la presse en juillet 2016 à Alger © Anis Belghoul/AP/SIPA

Manifestations de journalistes pour la liberté de la presse en juillet 2016 à Alger © Anis Belghoul/AP/SIPA

Publié le 13 septembre 2017 Lecture : 1 minute.

Fixeur et collaborateur de médias anglophones (BBC, Washington Post…), Saïd Chitour a été arrêté le 5 juin à l’aéroport d’Alger par les services de renseignement. Il a été placé en détention par un juge au titre de l’article 65 du code pénal, qui prévoit la réclusion à perpétuité pour « quiconque, dans l’intention de les livrer à une puissance étrangère, rassemble des renseignements, objets, documents ou procédés, dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense nationale ou à l’économie nationale ».

« Probablement renvoyé devant un tribunal criminel »

« L’instruction touche à sa fin. M. Chitour doit être soumis à un interrogatoire final, récapitulatif, avant d’être renvoyé probablement devant le tribunal criminel », a déclaré à l’AFP son avocat Khaled Bourayou.

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Malgré le rejet fin juillet d’une demande de remise en liberté, celui-ci espère que son client sera blanchi des chefs d’inculpation. « Il n’a remis aucun document à caractère confidentiel pouvant nuire à l’économie et à la défense nationale. »

« Une détention arbitraire »

« Rien jusqu’à présent ne justifie le maintien en prison de Saïd Chitour », s’insurge RSF dans son communiqué. L’organisation de défense de la liberté de la presse a réclamé sa libération « sans délai », jugeant « excessive », la durée de sa détention préventive. « Quand le provisoire se prolonge sans motifs, sans date de procès, la détention devient arbitraire et le principe de la présomption d’innocence est bafoué », accuse l’ONG.

Dans un rapport intitulé « Algérie : la main invisible du pouvoir sur les médias », RSF avait dénoncé le recours abusif à la détention arbitraire envers les journalistes et les contributeurs  de médias. L’Algérie occupe la 134e place au classement mondial de la liberté de la presse 2017.

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