Makutano 2017 veut « booster le patriotisme économique » en RDC

Pour la troisième année consécutive, les entrepreneurs congolais et d’ailleurs du « réseau Makutano » se sont donnés rendez-vous à Kinshasa. Une grand-messe de trois jours, du 14 au 16 septembre, pour parler industrialisation de la RD Congo. Mais pas seulement.

Des intervenants de la deuxième édition du forum Makutano à Kinshasa, en 2016. © Makutano

Des intervenants de la deuxième édition du forum Makutano à Kinshasa, en 2016. © Makutano

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Publié le 14 septembre 2017 Lecture : 3 minutes.

À Makutano, le networking n’attend pas. À l’hôtel Sultani où la troisième édition de ce forum d’affaires s’ouvrira ce vendredi 15 septembre à Kinshasa, les participants et intervenants interagissent déjà et essayent d’établir des connexions. Dans le rôle de trait d’union, Nicole Sulu, entrepreneure et initiatrice de l’événement.

Au premier étage, où sont installés ses bureaux, Nicole Sulu règle les derniers détails du forum. Et en profite pour présenter à quelques invités Rachel Mwanza, l’ex enfant de la rue devenue actrice. Cette dernière avait remporté en 2012 l’Ours d’argent de la meilleure interprétation du Festival international du film de Berlin pour son rôle de Komona dans le long métrage Rebelle du Québécois Kim Nguyen. Depuis, la jeune fille vit au Canada.

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Miser sur le retour de la diaspora

Nous ne devons pas être suspendus à la crise politique actuelle. Celle-ci passera

« Après avoir porté très haut le drapeau congolais, Rachel Mwanza a été invitée sur des plateaux télés en Occident et dans plusieurs événements à travers le monde. Mais c’est la toute première fois qu’elle rentre dans son pays », se réjouit Nicole Sulu, qui mise beaucoup sur « le retour de la diaspora congolaise » pour participer aux efforts de développement du pays.

D’autant que « la diaspora regorge de plein de compétences : on ne peut pas s’en passer ! » explique celle qui croit au développement économique de la RDC. « Nous ne devons pas être suspendus à la crise politique actuelle. Celle-ci passera. Nous avons donc tout intérêt à nous projeter », soutient-elle.

Et cette projection passe aussi par les réflexions autour de l’industrialisation du pays, thématique centrale des cinq ateliers et quatre tables rondes qui auront lieu vendredi. « Pour un Congo développé, il faudra diversifier l’économie nationale. L’industrialisation se présente comme un passage obligé si l’on veut ne plus dépendre des cours de matières premières », avance Nicole Sulu. Un argumentaire qui sera développé par Jean-Louis Billon, homme d’affaires et ancien ministre ivoirien du Commerce, invité spécial du forum Makutano 2017.

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Parler concret !

Plusieurs autres « intervenants de marque » sont également annoncés, notamment Jean Bakole, directeur régional de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), Albert Yuma, le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Alain Thierry Mbongué, directeur régional pour l’Afrique de l’ouest et du centre francophone de l’Afreximbank et Béatrice Olao, fondatrice de Icon & co. Group.

Si les deux premières éditions ont permis de mettre en place un réseau d’entrepreneurs congolais – déjà quelque 400 membres locaux ou issus de la diaspora – et d’identifier les compétences des uns et des autres, le défi de cette année consistera à passer à l’étape suivante : le « concret ».

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« Il s’agira de voir dans quelle mesure nous pouvons maintenant travailler ensemble pour nous réapproprier notre économie nationale », commente Nicole Sulu qui veut ainsi « booster le patriotisme économique » en RD Congo. Dans cette perspective, 20 investisseurs du « réseau Makutano » ont formé il y a quelques mois G20 S.A, un « fonds commun de placement congolo-congolais ».

Grâce à cette initiative, une première société – Congo Recyc – sera opérationnelle dès janvier 2018. Elle s’engage à employer des centaines d’éboueurs pour s’occuper du tri et du recyclage des déchets urbains à Kinshasa. Un projet qui pourrait redorer le blason de la capitale congolaise, passée ces derniers mois du statut de « Kinshasa la belle » à celui de Kinshasa… la poubelle, la ville étant de plus en plus confrontée à de sérieux problèmes de salubrité publique.

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