Palestine : silence et deuil à Gaza, diplomatie au Caire

La trêve de 72 heures entre le Hamas et Israël n’a pas été violée depuis son entrée en vigueur le 5 août au matin. En négociations indirectes au Caire, les deux parties devraient à présent essayer de parvenir à la conclusion d’un accord de paix durable. 

Une Palestinienne constate les dégâts causés par les bombardements sur la ville de Gaza. © AFP

Une Palestinienne constate les dégâts causés par les bombardements sur la ville de Gaza. © AFP

Publié le 6 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Aucun bombardement dans la bande de Gaza, zéro tir de roquette sur Israël depuis 24 heures. Le cessez-le-feu de 72 heures, entré en vigueur le 5 août, semblait tenir, mercredi matin. Les deux parties doivent essayer de le consolider lors de discussions au Caire. Des négociations difficiles entre des belligérants aux exigences diamétralement opposées.

Le cabinet de sécurité israélien s’est réuni mardi soir pendant près de six heures, selon les médias, pour évoquer les négociations en cours en vue d’une trêve durable. Pour l’instant, l’accord de cessez-le-feu "ne prévoit que le retour au calme", a rappelé Yigal Palmor, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le ministre du Renseignement Yuval Steinitz s’est dit "sceptique", accusant le Hamas d’avoir "déjà violé six trêves antérieures".

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Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, saluant la trêve, a pressé les belligérants de la respecter.

Les exigenges palestiniennes

De son côté, le Hamas réclame pour cela la levée du blocus israélien qui étouffe l’économie d’un territoire de 41 kilomètres de long sur 12 de large au maximum, sur lequel s’entassent 1,8 million de personnes, pour moitié des mineurs. La délégation palestinienne Caire, elle, a également sur une série d’autres exigences : ouverture des points de passage aux frontières, élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et libération de prisonniers palestiniens.

Israël martèle pour sa part son impératif de sécurité. Et une récente exigence s’annonce comme un obstacle considérable : que la reconstruction de la bande de Gaza soit liée à sa démilitarisation.

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Les États-Unis ont indiqué mardi qu’ils participeraient "probablement" aux négociations entre Israéliens et Palestiniens au Caire, le secrétaire d’État John Kerry appelant à aborder à cette occasion "les questions cruciales à plus long terme".

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Accentuer la pression sur Israël

"Comment allons-nous éliminer ces roquettes, comment allons-nous démilitariser [la bande de Gaza] et comment avancer vers un avenir meilleur", a plaidé le chef de la diplomatie américaine, dans un entretien accordé à la BBC World News, appelant Israéliens et Palestiniens à se rasseoir à cette occasion à la table des négociations pour "essayer de résoudre la question des deux États" israélien et palestinien.

À Londres, des députés ont appelé le gouvernement à accentuer la pression sur Israël pour lever certaines restrictions de circulation imposées aux habitants de Gaza qualifiées de "disproportionnées" et contraires au droit international, dans un rapport publié mercredi.

Ce rapport de la commission parlementaire pour le développement international sort au lendemain de la démission surprise de la secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères, Sayeeda Warsi, disant ne plus pouvoir "soutenir la politique du gouvernement sur Gaza" qu’elle a qualifiée de "moralement indéfendable".

4 à 6 milliards de dollars de dégâts

À la faveur de l’accalmie, les secours ont pu accéder à des zones bloquées par les combats, où ils commençaient à découvrir de nouveaux corps, alourdissant un bilan humain déjà exorbitant. En voitures ou en charrettes tirées par des ânes, des milliers de Palestiniens sont retournés chez eux, pour voir si leur maison était toujours debout après les bombardements : ils ont accusé le choc de la dévastation.

Dans le secteur de Beit Hanoun (nord), Rafat al-Masri, père de cinq enfants, n’a retrouvé que des ruines. "J’ai travaillé 40 ans pour cette maison. Elle est complètement détruite. Il ne reste rien".

La guerre a causé entre 4 et 6 milliards de dollars de dégâts directs, mais l’addition pourrait être bien plus salée, selon Tayssir Amro, vice-ministre palestinien de l’Économie.

La police israélienne a pour sa part annoncé mardi l’arrestation il y a un mois en Cisjordanie du Palestinien Hossam Kawasmeh présenté comme le "cerveau" de l’enlèvement et du meurtre de trois jeunes Israéliens en juin.

(Avec AFP)

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