L’Afrique en route vers l’intégration bancaire
Pour Emeke E. Iweriebor, directeur bancaire nigérian, les progrès enregistrés sur le continent en termes de coopération bancaire contribuent à ouvrir le continent et à y faciliter la circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes.
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Emeke E. Iweriebor
Emeke E. Iweriebor est administrateur exécutif du groupe United Bank of Africa et directeur de UBA Afrique francophone.
Publié le 18 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.
Le secteur bancaire en Afrique s’est développé exponentiellement au cours de la dernière décennie, en termes de taille d’actifs et de rentabilité, de géographie de services bancaires numériques, de cartes, de paiements mobiles, et d’inclusion financière. L’intégration de ces services financiers à l’échelle du continent enregistre elle aussi des progrès remarquables, bien que peu connus.
Dans la zone UEMOA, le Groupement interbancaire monétique de l’Union économique et monétaire ouest africaine, (GIM-UEMOA), créé par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest en 2003, dans le cadre de ses efforts tendant à créer une région dominée par la monnaie numérique, est devenu une plateforme régionale pour les cartes, les paiements électroniques et la compensation des transactions interbancaires, rassemblant plus de 100 banques et institutions financières et postales. Les titulaires des cartes de ce réseau paient des frais de transactions relativement faibles.
Son équivalent en Afrique centrale, Gimac, créé en 2013 sous la direction de la Banque centrale d’Afrique centrale, travaille avec les banques pour intégrer le système de paiement électronique dans la région et assure l’interopérabilité et l’acceptation des cartes de Gimac aux GAB, TPE, etc., par les banques et pour les paiements internationaux. Il s’emploie également à réduire les coûts des transactions et de gestion de l’encaisse, tout en facilitant le commerce électronique.
Plus de 800 milliards de dollars d’actifs et un réseau de plus de 11 000 agences
En outre, en s’appuyant sur une capacité améliorée, les banques panafricaines sont de plus en plus capables de financer de manière collaborative de grosses transactions et de grands projets par le biais de syndications et de partage de risques. Actuellement, les 20 principales banques panafricaines ont des actifs de plus de 800 milliards de dollars, avec un réseau de plus de 11 000 agences.
Au-delà des banques, nous avons assisté à la naissance et à la croissance de compagnies d’assurances, d’institutions de microfinance et d’autres entreprises de services financiers panafricaines à travers le continent qui offrent une plus grande diversité et des offres et solutions de plus en plus sophistiquées. Tout cela a entraîné une augmentation de la gamme, de la fréquence et de la diversité dans les catégories de risques auxquelles font face les banques et les autres institutions financières.
Une tendance évolutive dans l’espace bancaire africain est l’initiative de relier l’Afrique et de permettre aux clients d’une banque d’accéder facilement à leurs comptes, de déposer de l’argent et d’effectuer des retraits de chèques dans n’importe quelle agence, dans différents pays d’Afrique où la banque opère, au-delà du pays de domiciliation du compte. Cela contribue à ouvrir le continent et à y faciliter la circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes. J’aimerais également bientôt voir arriver le jour où, lorsqu’un producteur d’engrais marocain qui négocie un contrat en Zambie pourra immédiatement émettre un instrument de paiement à un exportateur zambien de matériaux d’emballage de haute qualité et obtenir sur place de la valeur en utilisant des instruments de paiement électroniques simples.
Dans l’ensemble, ces tendances émergentes contribuent de manière significative aux processus africains en cours pour la création d’une infrastructure financière panafricaine puissante et dynamique pour approfondir et améliorer les interactions économiques, commerciales et sociales panafricaines par l’accès aux ressources financières personnelles et commerciales à travers l’Afrique.
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