Élections en RDC : le président de l’Assemblée nationale presse Ceni et CNSA de fixer le calendrier

Lors de l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale congolaise, son président, Aubin Minaku, a invité le Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à « s’assumer pleinement ». Cela passe, selon lui, par « la publication au plus vite » du calendrier électoral en RD Congo.

Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale de la RDC et secrétaire général de la coalition au pouvoir. © Flickr/CC/IPU

Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale de la RDC et secrétaire général de la coalition au pouvoir. © Flickr/CC/IPU

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Publié le 15 septembre 2017 Lecture : 3 minutes.

L’élection du successeur de Joseph Kabila à la tête de la RD Congo se fait toujours attendre. Près de neuf mois après l’échéance du second quinquennat du chef d’État congolais, le calendrier électoral n’a toujours pas été rendu public. Ce vendredi, les députés – dont le mandat a aussi officiellement expiré depuis le mois de février – ont fait leur rentrée à l’Assemblée nationale, à Kinshasa. Aubin Minaku, président de cette chambre basse du Parlement de la RD Congo, a profité de son discours d’ouverture de la session de septembre pour plaider en faveur de la publication rapide du chronogramme des élections.

« J’invite le Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA) et la Commission électorale nationale électorale (Ceni), chacun dans la sphère de ses responsabilités, à s’assumer pleinement pour rassurer notre peuple par la publication au plus vite du calendrier électoral », a déclaré Aubin Minaku. Selon les termes du compromis politique conclu le 31 décembre 2016, ces deux institutions dites « d’appui à la démocratie » ont la charge, avec le gouvernement, de se mettre d’accord sur les dates des futures échéances électorales.

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L’accord politique de la Saint Sylvestre, signé in extremis par la classe politique congolaise, prévoyait en effet la tenue des scrutins – présidentielle, législatives et provinciales – « au plus tard en décembre 2017 ». Une brèche avait cependant été laissée ouverte permettant un possible report au-delà de cette date à l’issue d’une évaluation du processus électoral par les trois parties, Ceni, CNSA et gouvernement.

Les élections « au plus tôt en novembre 2018 » ?

Dès les premières réunions de ces institutions, organisées fin août à Kananga, dans le centre du pays, la possibilité de tenir les élections d’ici la fin de l’année semble avoir été, définitivement, écartée.

À en croire certaines sources au sein de la Ceni, le calendrier électoral attendu pourrait ainsi fixer les scrutins « au plus tôt en novembre 2018 ». Prolongeant de fait le mandat de Joseph Kabila de près de deux ans.

Ce que le Rassemblement de l’opposition, conduit par Félix Tshisekedi, n’est pas prêt à accepter. Dans tous les cas, « pour nous, qu’il y ait élection ou pas, au 31 décembre 2017, Joseph Kabila doit partir », rappelle le député Martin Fayulu, l’un des cadres de la plateforme. Et en guise de symbole, il ne participe plus aux plénières de l’Assemblée nationale, qu’il estime « illégitime », à l’instar de toutes les autres institutions du pays.

La RD Congo n’a plus de place que pour la paix

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Une position à l’opposé de celle de Patrick Muyaya, élu de Kinshasa. « Nous ne pouvons pas aller aux élections sans loi électorale [modifiée], sans celle sur la répartition des sièges, sans budget. Si nous tous décidons de suivre la voie de Martin Fayulu, on peut tout simplement oublier la tenue des élections », estime ce membre du Parti lumumbiste unifié (Palu), formation politique alliée de la Majorité présidentielle (MP).

Conscient de ces divergences aiguës au sein de la classe politique, Aubin Minaku, qui est également secrétaire général de la coalition au pouvoir, a appelé de son côté les acteurs politiques à « faire preuve d’un sens élevé de responsabilité » les enjoignant à « mettre de l’eau dans [leur] vin afin de donner la chance au processus électoral en cours ».

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« Après avoir vu plusieurs de ses filles et fils tombés dans des bains de sang, sous les feux de la haine et de la barbarie, la RD Congo n’a plus de place que pour la paix et rien que pour la paix », a conclu le président de l’Assemblée nationale. Suffira-t-il à calmer les esprits ?

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