Grande-Bretagne : la première ministre musulmane démissionne, en désaccord sur la politique à Gaza

La secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères Sayeeda Warsi a annoncé sa démission mardi sur Twitter, en réaction à la position de la Grande-Bretagne sur Gaza, qu’elle qualifie de « moralement indéfendable ».

Sayeeda Warsi a présenté sa démission, en réaction à la position britannique sur Gaza. © AFP

Sayeeda Warsi a présenté sa démission, en réaction à la position britannique sur Gaza. © AFP

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Publié le 5 août 2014 Lecture : 2 minutes.

"C’est avec un profond regret que j’ai adressé ma lettre de démission au Premier ministre ce matin. Je ne peux plus supporter la politique du gouvernement sur Gaza", a annoncé sur Twitter Sayeeda Warsi, la première femme musulmane ministre en Grande Bretagne.

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D’origine pakistanaise, Sayeeda Warsi avait été nommée secrétaire d’État au ministère britannique des Affaires étrangères et secrétaire d’État chargée des croyances et des communautés en 2012.

Dans sa lettre de démission, publiée également sur le réseau social ce matin, Sayeeda Warsi justifie sa décision en qualifiant la position britannique de soutien à l’intervention israélienne sur la bande de Gaza de "moralement indéfendable". Cette politique "n’est pas dans l’intérêt [de notre pays] et va avoir un impact négatif à long terme sur notre réputation", a-t-elle écrit.

L’échec britannique dans son rôle de "négociateur honnête"

Sayeeda Warsi n’est pas la première à médiatiser son désaveu de la politique de David Cameron. D’autres membres du Parti conservateur ont exprimé leur malaise au regard du nombre de victimes de l’opération "Bordure protectrice". Le leader du Parti travailliste Ed Miliband avait également fermement critiqué, samedi 2 août, la position frileuse du Premier ministre sur le conflit, affirmant qu’il avait eu "tort de ne pas s’être opposé à l’intervention d’Israël sur la bande de Gaza", et regretté son silence "injustifiable" sur la mort de centaines de "Palestiniens innocents".

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Dans une interview exclusive accordée à l’édition britannique du Huffington Post, l’ancienne secrétaire d’État accuse la coalition au pouvoir d’avoir échoué dans son rôle de "négociateur honnête" et appelé à un embargo militaire immédiat contre Israël. Elle a souligné son intention de "parler plus librement" sur le conflit. En novembre 2012, la femme politique n’avait pas médiatisé son désaccord face au refus de la Grande-Bretagne de reconnaître la Palestine comme État membre de l’ONU, une réserve qu’elle regrette aujourd’hui.

Sans sous-estimer l’ampleur des attaques du Hamas, qu’elle qualifie d’organisation terroriste, Sayeeda Warsi a rappelé la responsabilité d’Israël, "puissance occupante", de protéger à la fois les Israéliens mais également les Palestiniens.

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La démission de Sayeeda Warsi survient alors qu’Israël et le Hamas ont accepté, mardi 2 août, la proposition égyptienne d’un cessez-le-feu d’une durée de 72 heures. Depuis le début de l’opération "Bordure protectrice" sur la bande de Gaza, plus de 1 850 Palestiniens, principalement des civils, ont été tués.

> > Lire aussi : Israël annonce son retrait total de Gaza, plus de 1 850 Palestiniens tués

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Emeline Wuilbercq

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