Côte d’Ivoire : Henri Konan Bédié très attendu, trois ans après son appel de Daoukro

Alors que les tensions avec son allié du RDR sont fortes depuis plusieurs mois, le PDCI se réunit dans la ville natale de son chef.

Henri Konan Bédié, président du PDCI, à Paris, en juin 2017. © Vincent Fournier/JA

Henri Konan Bédié, président du PDCI, à Paris, en juin 2017. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 16 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Sur la place Henri Konan Bédié de Daoukro, plusieurs centaines de personnes sont annoncées ce dimanche. Cette petite bourgade située à 230 kilomètres au nord d’Abidjan va redevenir, l’espace de quelques heures, la capitale politique du pays. Trois ans jour pour jour après son « Appel de Daoukro », le chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire doit à nouveau prendre la parole dans sa ville natale.

Des représentants de Guillaume Soro annoncés

Pour l’écouter ce dimanche, tout ce que sa formation politique compte de cadres a répondu présent mais aussi plusieurs caciques du Rassemblement des républicains (RDR), comme Hamed Bakayoko, le ministre de la Défense, parrain de la cérémonie. Absents du congrès de leur parti qui s’est tenu les 9 et 10 septembre à Abidjan en raison de tensions avec le chef de l’État, plusieurs proches de Guillaume Soro vont également faire le déplacement. L’ancien ministre Alain Lobognon, et Meïté Sindou et Affoussiata Bamba-Lamine, récemment limogés du gouvernement, doivent représenter leur leader actuellement en Europe.

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Tensions avec l’allié du RDR

Il y a trois ans, lors de son appel, Henri Konan Bédié avait surpris tout le monde. Le 17 septembre 2014, il avait en effet annoncé son ralliement au président ivoirien, Alassane Ouattara, pour la présidentielle d’octobre 2015, renonçant ainsi à présenter un candidat de son parti. En échange, avait-il expliqué, il y aurait « l’alternance » pour 2020, sous-entendant que le RDR se rallierait alors à un candidat PDCI. L’union entre les deux partis avait alors été renforcée, mais elle semble aujourd’hui particulièrement fragile. Le pacte fait l’objet de diverses interprétations et multiples controverses, plusieurs responsables du RDR démentant cet accord.

En juin, les déclarations du chef du PDCI à Jeune Afrique ont ainsi fait grand bruit. « En 2020, le candidat du RHDP sera issu de mon parti », avait-il asséné. Des mots qui ont suscité l’ire du chef de l’État et de fortes tensions entre les deux alliés.

Une décrispation amorcée

Alors que leur union au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) semble plus que jamais fragile, la semaine dernière, Alassane Ouattara a prôné une décrispation lors du Congrès de son parti. « À tous ceux qui se font des illusions, je veux dire, Bédié et moi nous sommes ensembles ! », a-t-il martelé, rappelant les épreuves traversées côte à côte, notamment les quatre mois passés à l’hôtel du Golf pendant la crise postélectorale. « J’ai dit à Henri Konan Bédié que je pouvais demander à l’armée française de venir le chercher pour qu’il sorte d’ici. Il m’a dit : ‘Alassane, je reste avec toi !’ », s’est-il souvenu. Le président ivoirien a également réaffirmé sa volonté de créer un parti unifié, avant la fin 2017.

Le Sphinx de Daoukro, comme est surnommé Henri Konan Bédié, va-t-il saisir la main tendue d’Alassane Ouattara ? L’alliance va-t-elle être relancée ou, au contraire, démentie ? Alors que les cartes du jeu politique ivoirien sont brouillées depuis plusieurs mois, les mots d’Henri Konan Bédié sont très attendus.

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