Israël annonce son retrait total de Gaza, plus de 1 850 Palestiniens tués

Au bout de près d’un mois de conflit, Israël et le Hamas ont accepté la proposition égyptienne d’une trêve de 72 heures à partir de ce lundi à 8 heures, heure locale (5 heures TU). Peu avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne a annoncé son retrait total de la bande de Gaza, où plus de 1 850 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’opération Bordure protectrice.

Un soldat israélien exprime son soulagement après son retour de la bande de Gaza, le 4 août 2014. © AFP

Un soldat israélien exprime son soulagement après son retour de la bande de Gaza, le 4 août 2014. © AFP

Publié le 5 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Pour Israël, la mission de l’opération "Bordure protectrice" est-elle presque accomplie ? Avant l’entrée en vigueur de la trêve de trois jours acceptée, le 4 août, par les deux parties belligérantes sur proposition égyptienne, Tsahal a annoncé mardi son retrait total de la bande de Gaza, expliquant avoir réussi à détruire des tunnels utilisés par les groupes armés palestiniens.

Selon Peter Lerner, porte-parole de l’armée israélienne, "aux termes des directives du gouvernement, l’armée sera redéployée en dehors de la bande de Gaza sur des positions défensives (NDLR en Israël) dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu", soit à partir du 5 août à 8 heures locales (5 heures TU).

la suite après cette publicité

Dans la proposition égyptienne, il est prévu un arrêt des combats dans l’enclave palestinienne pour une durée de trois jours et la poursuite des négociations pour aboutir à un cessez-le-feu définitif. Un responsable israélien a confirmé qu’une délégation de son pays se rendrait bien au Caire pour ces pourparlers, rappelant qu’Israël avait déjà accepté une proposition similaire égyptienne trois semaines auparavant et que "c’était le Hamas qui l’avait rejetée".

De son côté, le Hamas a annoncé également avoir informé les autorités égyptiennes de son "approbation" de la trêve de 72 heures. Un autre mouvement islamiste armé, le Jihad islamique, qui doit également prendre part aux pourparlers au Caire a, quant à lui, fait savoir dans un communiqué que "le cessez-le-feu interviendra dans les prochaines heures".

>> Lire aussi : conflit israélo-palestinien ou le nid de guêpes

Vers un "cessez-le-feu durable" ?

la suite après cette publicité

La Maison Blanche, tout en se félicitant de cette trêve annoncée au 29e jour du conflit, a souligné qu’il appartenait désormais au mouvement islamiste palestinien de tenir ses engagements.

Le patron de l’ONU, Ban Ki-moon, a demandé pour sa part aux deux camps "d’entamer dès que possible des négociations au Caire pour parvenir à un cessez-le-feu durable". Des négociations qui s’annoncent difficiles au regard des positions diamétralement opposées d’Israël et de Hamas, deux principaux protagonistes.

Le président français François Hollande a parlé de "massacres".

la suite après cette publicité

Depuis le début le 8 juillet de cette nouvelle crise dans la bande de Gaza, plus de 1 850 Palestiniens sont morts dans l’enclave, selon les services de secours locaux. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont été tués. Avec la pause observée par l’armée israélienne dans son pilonnage, la journée de lundi a été moins meurtrière que les autres. En début de soirée, 23 Palestiniens avaient été tués selon les secours locaux, alors que plusieurs dizaines de personnes meurent chaque jour depuis le début de l’offensive.

>> Lire aussi : un Israélien tué à Jérusalem dans une attaque à la pelleteuse

"Combien de morts faudra-t-il encore pour que s’arrête le carnage ?"

Entretemps, la guerre à Gaza commence à susciter un grand émoi au sein de la communauté internationale. "Israël peut faire davantage pour empêcher des victimes civiles", a ainsi martelé Jennifer Psaki, la porte-parole du département d’État américain. "Mais cela ne change pas le fait qu’Israël reste un partenaire important en termes stratégique et de sécurité. Il a le droit de se défendre", a-t-elle ajouté.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a reconnu le droit "total" d’Israël à se défendre. "Mais ce droit ne justifie pas qu’on tue des enfants et qu’on massacre des civils", a-t-il dit. "Combien de morts faudra-t-il encore pour que s’arrête ce qu’il faut bien appeler le carnage de Gaza ?", a-t-il encore demandé, préconisant que la communauté internationale "impose" la solution politique de deux États israélien et palestinien vivant côte à côte. Le président français François Hollande a quant à lui prononcé pour la première fois le terme de "massacres".

"Quand je vois ce qui se passe pour les Chrétiens d’Irak, les minorités en Syrie, les massacres tous les jours. Ce qui se produit également comme massacres à Gaza. Vingt six jours de conflit, nous devons agir", a plaidé lundi soir le chef de l’État français devant la presse. Enfin, devant l’ampleur des souffrances endurées par les 1,8 million de Gazaouis prisonniers de la guerre sur un tout petit territoire, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lui aussi joint sa voix à toutes celles ayant réclamé un cessez-le-feu.

De son côté, l’Assemblée générale de l’ONU tiendra mercredi une "réunion informelle" de ses 193 membres, convoquée à la demande du groupe des pays arabes à l’ONU, pour examiner la situation dans la bande de Gaza, a indiqué lundi une porte-parole.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires