Ebola : un médecin contaminé au Nigeria, le deuxième cas à Lagos
Un médecin nigérian a été contaminé par le virus Ebola à Lagos, après avoir soigné un Libérien qui a succombé à la maladie. Il s’agit du deuxième cas recensé dans la plus grande ville du pays.
Le Nigeria a annoncé lundi 4 août qu’un médecin de Lagos avait été contaminé par le virus Ebola après avoir soigné un Libérien décédé du virus il y a un mois. Selon le ministre nigérian de la Santé, Onyebuchi Chukwu, 70 personnes sont soupçonnées d’avoir été en contact avec ce patient mais font l’objet d’une surveillance. Huit d’entre elles ont été placées en quarantaine à Lagos, dont trois présentent des symptômes et ont subi des tests.
Le Libérien Patrick Sawyer, mort à Lagos fin juillet, était le premier cas mortel au Nigeria de l’épidémie d’Ebola. L’annonce de ce nouveau cas intervient alors que le bilan de cette fièvre hémorragique particulièrement meurtrière continue de s’alourdir.
Au 30 juillet, elle avait fait 826 morts (confirmés, suspects ou probables) sur 1 440 cas présumés, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) : 346 en Guinée, 227 au Liberia, 252 en Sierra Leone et un au Nigeria.
Les marchés et les rues déserts
Dans les pays touchés par l’épidémie, des mesures draconiennes ont été prises pour combattre Ebola. En Sierra Leone, les bars et les restaurants sont restés fermés lundi. Le président Ernest Bai Koroma a exhorté la population à "intensifier [ses] efforts dans la lutte" contre le virus, à l’occasion d’une journée décrétée chômée. "L’essence même de [la] nation est en jeu", a-t-il alerté, dans une déclaration télévisée.
> > Lire aussi : Ebola : la Sierra Leone décrète l’état d’urgence, les écoles fermées au Liberia
Les marchés et les rues de Freetown étaient déserts, à l’exception notamment des véhicules du ministère de la Santé arborant des messages de prévention ou d’hygiène tels que "Ebola est réel, ne mangez pas de viande de chauve-souris ni de fruits partiellement mangés par des animaux".
Des policiers en civil interrogeaient les rares passants sur leur destination et les renvoyaient chez eux. Les écoles sont fermées jusqu’à septembre, et par mesure prophylactique, des institutions gouvernementales ont décidé de diminuer "la fréquentation des visiteurs" dans la capitale et dans leurs bureaux de plusieurs villes.
Manifestations dans les rues de Monrovia
Au Liberia voisin, où les services sanitaires sont débordés, des habitants de Monrovia ont manifesté lundi dans la capitale pour protester contre la présence dans les rues de nombreux corps abandonnés.
Des dizaines de personnes bloquaient les principales artères de Monrovia, où des barricades ont surgi depuis le week-end, notamment en banlieue.
"Aucune voiture n’est autorisée à passer ici tant que le gouvernement ne viendra pas chercher les corps qui gisent dans les maisons depuis quatre jours", a dit un manifestant, Kamara Fofana, dans un quartier de la banlieue ouest.
Le vice-ministre de la Santé, Tolbert Nyensuah, a assuré que le gouvernement faisait tout son possible et que des terrains avaient été achetés par l’État pour enterrer les victimes.
En raison de la gravité de la crise sanitaire, la présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf et son homologue sierra-léonais ont renoncé à se rendre au sommet États-Unis – Afrique qui s’est ouvert lundi à Washington en présence d’une quarantaine de chefs d’État du continent.
> > Lire aussi : États-Unis – Afrique : le virus Ebola s’invite à Washington
Seule note d’optimisme, l’état du médecin américain Kent Brantly, infecté au Liberia et rapatrié aux États-Unis par avion sanitaire samedi pour y être traité, "paraît s’améliorer", selon un haut responsable sanitaire américain. Une de ses assistantes, l’Américaine Nancy Writebol, également infectée, sera rapatriée par avion sanitaire aux États-Unis mardi, a indiqué lundi l’organisation caritative SIM pour qui elle travaille.
(Avec AFP)
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