Infographie : quelle est la politique africaine d’Angela Merkel ?

Le 24 septembre, les électeurs allemands votent pour renouveler ou non le mandat de la chancelière Angela Merkel, qui a récemment fait du continent un axe important de la politique étrangère de son pays.

Arrivée le 9 octobre à Bamako d’Angela Merkel pour la première visite d’un chef de gouvernement allemand au Mali. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Arrivée le 9 octobre à Bamako d’Angela Merkel pour la première visite d’un chef de gouvernement allemand au Mali. © Baba Ahmed/AP/SIPA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 21 septembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Douze année déjà qu’elle est au pouvoir. Pourtant, la chancelière allemande Angela Merkel n’a mis les pieds au Sahel (voir infographie en fin d’article) que très récemment. Le 9 octobre 2016, nous voici donc sur le tarmac de l’aéroport de Bamako. Le tapis rouge est déroulé pour cette invitée rare sur le continent, l’une des femmes les plus puissantes du monde, qui semble capable de faire la pluie et le beau temps au sein de l’Union européenne.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta est bien-sûr au rendez-vous, comme le sera son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, le lendemain à Niamey, pour la suite de la tournée de « Mutti » (« Maman », le surnom que les Allemands ont adopté pour leur cheffe). Les deux hommes ne s’y trompent pas : Angela Merkel occupe une place de choix dans la diplomatie entre l’Europe et l’Afrique. Il faut dire que ces dernières années, la première puissance européenne a littéralement redécouvert l’Afrique.

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Le continent à l’agenda du G20

Le ministère des Affaires étrangères en 2011, puis le gouvernement fédéral en 2014, et enfin les deux grands partis de la coalition au pouvoir, le SPD et la CDU/CSU en 2016, ont chacun leur tour publié des documents programmatiques au sujet du continent. Simples vœux pieux restés lettre morte sur le bureau de la cheffe ? Pas vraiment.

Le fameux plan Marshall allemand entend surtout résoudre la crise migratoire

Quelques mois plus tard, Angela Merkel signait le retour de l’Allemagne dans le jeu diplomatique avec l’Afrique, en mettant le continent à l’agenda du G20 en juin 2017 : le « plan Marshall » allemand était né et la chancelière allait le porter durant toute la seconde partie de l’année. Bousculant l’Union européenne, damant quelque peu le pion à la France, celui-ci se positionne entre le tout-sécuritaire américain et le tout-économique chinois. Il entend surtout résoudre la crise migratoire – d’autant que celle-ci pèse lors des élections – en s’appuyant sur le développement, via la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), et sur des partenariats dans la coopération.

Une question de moyens ?

Intérêt électoral ponctuel ou véritable changement dans la diplomatie allemande ? À ce jour, aucune indication n’a réellement été donnée sur le montant de l’enveloppe consacrée au fameux « Plan Marshall ». Seuls 300 millions d’euro d’aides bilatérales supplémentaires ont été annoncés par le ministère allemand du Développement à destination de la Tunisie, de la Côte d’Ivoire et du Ghana, mais ils ne sauraient suffire.

« Le point commun des différentes branches du plan allemand est qu’elles nécessitent de mobiliser de l’argent à travers de nombreuses institutions : aux Affaires étrangères, aux Finances, à la Coopération [voir infographie, NDLR]. C’est un processus qui pourrait prendre des années », estime Robert Kappel, spécialiste de la relation Allemagne-Afrique et chercheur à l’Institut de Hambourg.

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« On ne manque pas de projets, mais de résultats »

Sur le tarmac de l’aéroport de Niamey, alors qu’il embrassait Angela Merkel à sa descente d’avion, Mahamadou Issoufou espérait sans doute que la chancelière allemande débarquait avec davantage que des vœux pieux. Quelques heures plus tard, au palais de la présidence, celle-ci déclarait : « Il faut créer des emplois dans ces pays pour que ceux qui vivent de la fraude puissent avoir du travail ».

Reste à passer de la parole aux actes. « On ne manque pas de projets, mais de résultats », déclarait en juin le président guinéen Alpha Condé. Il estimait alors à 360 milliards de dollars les besoins d’investissements en infrastructure de l’Afrique d’ici 2040.

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