Maroc : un vent de restructuration souffle sur le ministère des Affaires étrangères
Nasser Bourita veut redynamiser le ministère des Affaires étrangères, pièce maîtresse de la diplomatie chérifienne. Moins de congés, plus de compétition interne : pas de doute, des changements sont en cours.
En février 2017, la promotion de Nasser Bourita en tant que ministre délégué aux Affaires étrangères était intervenue dans la foulée d’un plus vaste plan de redéploiement des diplomates marocains, avec le renouvellement des deux tiers des ambassadeurs. Un chantier de longue haleine que ce pur produit de la diplomatie chérifienne a suivi jusqu’à sa propre confirmation à l’occasion de l’avènement du gouvernement Saadeddine El Othmani, en tant que ministre des Affaires étrangères, en mars dernier.
Devenu numéro un de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita s’attelle désormais à restructurer en interne ce département. En ce mois de septembre, avant de s’envoler pour New York représenter le royaume lors de l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre a veillé à amorcer deux chantiers de haute importance.
D’une part, le ministère a mis en compétition interne une centaine de postes à responsabilité dans l’administration centrale. L’objectif étant de permettre aux cadres d’exprimer leurs ambitions, d’apporter du sang neuf et de déboucher sur une administration centrale performante et réactive entraînant dans son sillage le reste des branches diplomatiques. Ayant lui-même fait un bon bout de sa carrière au sein de cette structure centrale, Nasser Bourita est le plus à même de comprendre l’importance de la méritocratie dans l’alimentation de cette machine fondamentale de la diplomatie chérifienne.
Réduire les congés
Pour plus de rendement du travail diplomatique, le ministre a d’autre part introduit dans le circuit législatif un projet de décret révisant une réglementation datant des années 1970. Il s’agit de ramener la durée des congés administratifs de 45 à 22 jours par an, mais aussi de réviser la liste des zones dites de « pénibilité » dans lesquelles les cadres du département décrochent plusieurs avantages complémentaires. À la clé de ces réformes, 2 000 jours de travail supplémentaires par an pour la diplomatie marocaine.
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