RDC : brève interpellation du rappeur Lexxus Legal et d’une trentaine de jeunes opposés à l’invalidation des passeports semi-biométriques

Un groupe de jeunes, conduit entre autres par le rappeur Lexxus Legal, a été interpellé ce mercredi à Kinshasa alors qu’il manifestait devant le ministère congolais des Affaires étrangères contre l’invalidation annoncée des passeports semi-biométriques. Ils ont finalement été libérés en fin de journée. Mais pas tous.

Des éléments de la police congolaise à Kinshasa, le 17 mai 2017. Photo d’illustration. © John Bompengo/AP/SIPA

Des éléments de la police congolaise à Kinshasa, le 17 mai 2017. Photo d’illustration. © John Bompengo/AP/SIPA

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Publié le 20 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Nous ne sommes pas un parti politique, nous ne sommes pas non plus de la société civile. Nous sommes simplement des jeunes congolais qui sont lésés. » À peine relâché, Roddy Mawatu a tenu à préciser le sens de la manifestation à laquelle il avait pris part quelques heures plus tôt. Ce mercredi 20 septembre en effet, un groupe de jeunes, conduit notamment par le rappeur kinois Lexxus Legal, s’est présenté devant le ministère congolais des Affaires étrangères pour exprimer son opposition à l’invalidation annoncée des passeports semi-biométriques. Sur leur banderole, on pouvait lire : « Mon passeport est valide. Arrêtez d’arnaquer le peuple. »

Depuis le 15 septembre, cette décision du gouvernement fait polémique. Et pour cause : « À date du 16 octobre, les anciens passeports congolais semi-biométriques encore en circulation n’auront plus cours légal sur toute l’étendue de la RDC », a annoncé Aggée Matembo Toto, vice-ministre des Affaires étrangères, dans un communiqué de presse. Dans la foulée, le député Juvénal Munubo a déposé une « question orale avec débat » au bureau de l’Assemblée nationale pour que Léonard She Okitundu, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, vienne expliquer la « motivation profonde » de cette mesure.

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Un manifestant reste en détention

Au sein même de la coalition au pouvoir cette décision est loin de faire l’unanimité. « C’est un front inutile ouvert contre-nous-mêmes », nous a confié à Kinshasa un haut-responsable politique congolais. Et d’après nos informations, des tractations sont encore en cours pour tenter d’obtenir « quelques aménagements » de cette mesure auprès de la présidence de la République. Il s’agirait de réduire le coût du passeport biométrique pour tout détenteur de l’ancien, dit « semi-biométrique ».

En attendant, la police a arrêté une trentaine de jeunes venus manifester devant le ministère des Affaires étrangères. « Dans le groupe, on y trouvait plusieurs profils différents : un abbé, un rappeur, des journalistes et autres cadres d’entreprises privées », a fait savoir à Jeune Afrique une proche de l’un des manifestants. Leur acheminement à l’Inspection de police de Kinshasa a été diffusé en direct sur Facebook.

Ces derniers ont été détenus pendant plus de cinq heures avant d’être libérés. Mais l’un d’être eux, un certain Samy Ntumba, photographe, est resté en détention. Ses amis d’infortune exigent sa libération immédiate et promettent de revenir à la charge jeudi matin.

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