À New York, Kagame rejette les leçons de démocratie des pays occidentaux

Lors de son passage à New York, le président du Rwanda Paul Kagame a estimé que « la démocratie à l’Occidentale » ne pouvait pas s’appliquer à tout le monde et a fustigé un double discours de la part des pays occidentaux.

Paul Kagame, en septembre 2014 à New York, aux États-Unis. © Mark Lennihan/AP/SIPA

Paul Kagame, en septembre 2014 à New York, aux États-Unis. © Mark Lennihan/AP/SIPA

Publié le 21 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

« La démocratie occidentale, qu’est-ce que cela veut dire ? », a demandé de manière rhétorique Paul Kagame, mardi 19 septembre, devant un public rassemblé au Council for Foreign Relations, à New York. Le président du Rwanda, de passage aux États-Unis pour l’Assemblée générale de l’ONU, a profité de la discussion pour fustiger le « diktat » des « pays de l’extérieur » du continent.

Au Rwanda un tel score n’est pas surprenant

Paul Kagame réagissait à des critiques suite à sa réélection, le 4 août, pour un troisième mandat à la tête du Rwanda, qu’il dirige depuis 2000. Le chef de l’État a recueilli plus de 98 % des suffrages lors de ce scrutin, un score jugé peu crédible par les États-Unis mais normal par l’homme fort de Kigali.

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« Les choses peuvent se passer différemment dans d’autres pays mais au Rwanda un tel score n’est pas surprenant », a-t-il indiqué. « Le résultat aurait aussi bien pu être de 100 %. » Cette réélection a été rendue possible grâce à un changement de la Constitution rwandaise, approuvée à une écrasante majorité par un référendum fin 2015, dans ce pays où l’opposition politique peine à se faire entendre.

« La démocratie à l’occidentale, ce n’est pas pour tout le monde »

« La démocratie, oui, bien-sûr », a lancé Paul Kagame lors de cet échange entre lui, l’animateur de la discussion et le public. « C’est un principe auquel chacun de nous veut être associé, du moment que le contexte, l’histoire et la culture d’un pays le permettent. Mais l’Occident dit à tout le monde de rentrer dans le moule de la démocratie occidentale, or ce n’est pas possible. »

« L’Occident parle aussi beaucoup de liberté et donne des leçons sur ce sujet, mais le fait d’imposer aux gens la façon dont ils devraient vivre leur vie revient justement à nier la liberté des peuples », a-t-il poursuivi.

En juillet, l’ONG Amnesty International a dénoncé dans un rapport les « dérives répressives » du pouvoir au Rwanda, citant comme exemple de violations des droits de l‘Homme le meurtre d’un opposant politique et le baillonage des médias.

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Des accusations infondées selon le chef d’État, qui critique à son tour « le double discours » de ses « amis », les États-Unis et de l’Europe. « Avant le changement de la Constitution, on m’a dit : ‘Tu dois partir, quelqu’un d’autre doit prendre ta succession, tu peux nommer quelqu’un’ », a-t-il raconté, qualifiant cet épisode de « ridicule ». « Vous qui donnez des leçons sur la démocratie, vous me dîtes de choisir mon successeur. Ce n’est pas la démocratie. »

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