Pour la première fois, des militaires chinois mènent des exercices sur le sol de Djibouti
La Chine a mené des exercices militaires inédits à Djibouti, où son armée a inauguré cet été sa première base à l’étranger. Une étape historique dans le renforcement de la présence armée de l’empire du Milieu à l’extérieur de ses frontières.
Des blindés roulant sur une piste désertique, des groupes de soldats en tenue de camouflage tirant avec des armes automatiques au milieu d’un paysage lunaire et de gros canons pointés vers l’horizon : la télévision chinoise CCTV n’a pas manqué de médiatiser les premiers exercices militaires de l’armée chinoise réalisés ces derniers jours à Djibouti.
« C’est la première fois que des officiers et soldats stationnés à Djibouti quittent leur camp pour mener ces exercices à tir réel », a déclaré le commandant de la base, Liang Yang, dans un reportage diffusé sur la chaîne étatique, sans que les dates de ces exercices ne soient mentionnées.
La Chine a inauguré début août à Djibouti sa première base à l’étranger. Selon Pékin, elle est notamment destinée à soutenir les opérations de maintien de la paix de l’ONU, d’évacuation de ses ressortissants et d’escorte navale.
Inquiétude des États-Unis
Une base stratégique : Djibouti est situé sur le détroit de Bab-el-Mandeb, un des corridors maritimes les plus fréquentés au monde qui contrôle l’accès à la mer Rouge. En raison de cette situation géographique, le pays compte déjà des bases militaires de la France, des États-Unis et du Japon. Autant de pays qui n’ont pas vu d’un très bon œil l’arrivée de militaires chinois dans le pays. En juin, le ministère américain de la Défense avait ainsi estimé dans un rapport que cette base chinoise « reflète et amplifie l’influence croissante de la Chine, qui augmente la portée de ses forces armées ».
« Les Chinois sont les seuls à investir chez nous dans tous les domaines : chemin de fer, ports, banques, parcs industriels, etc. Les Français et les Européens sont largement aux abonnés absents. Quant aux Américains, qui ont manifesté leur intérêt pour le projet de pipeline Djibouti-Addis, leur objectif est de gagner beaucoup, vite et seuls : c’est compréhensible, mais plus compliqué que prévu pour eux. La réalité est que personne d’autre que les Chinois n’offre un partenariat à long terme à Djibouti », avait répondu en avril dernier le président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, dans une interview à Jeune Afrique.
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