Ouganda : pugilat au Parlement lors du débat sur la réforme de la Constitution voulue par Museveni

Des députés ougandais en sont venus aux mains mardi dans l’hémicycle. En cause : un amendement qui supprimerait la limite d’âge pour être élu président, ce qui permettrait au chef de l’État, Yoweri Museveni, 73 ans, de briguer un sixième mandat en 2021.

Yoweri Museveni, le président ougandais, le 12 septembre 2015 à Tokyo. © Eugene Hoshiko/AP/SIPA

Yoweri Museveni, le président ougandais, le 12 septembre 2015 à Tokyo. © Eugene Hoshiko/AP/SIPA

Publié le 26 septembre 2017 Lecture : 1 minute.

Cris, coups de poing mal ajustés, dossiers jetés à travers l’hémicycle, et au moins une chaise lancée en l’air et retombée à côté du député visé. Des scènes de pugilat ont opposé mardi 26 septembre députés de la majorité et ceux de l’opposition lors de cette séance au Parlement qui s’annonçait tendue.

À l’origine des troubles : la présentation, par les députés de la majorité, d’une motion en vue d’un amendement constitutionnel qui supprimerait la limite d’âge des candidats au poste de président. La Constitution impose actuellement aux candidats d’être âgés de 35 à 75 ans. Une modification de cette dernière permettrait à Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986 et âgé de 73 ans, de se présenter en 2021 pour un sixième mandat consécutif.

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Mais en raison des bagarres, la motion n’a finalement pas été débattue au Parlement. Les invectives se sont muées en pugilat dans l’hémicycle lorsque le chef du groupe parlementaire d’opposition dont de nombreux élus portaient des bandeaux rouges à la tête en signe de protestation – a accusé un ministre de l’avoir menacé et d’avoir apporté un pistolet au Parlement.

Les étudiants contre l’amendement

À quelques centaines de mètres de là, sur le campus de la principale université du pays, des centaines d’étudiants ont une nouvelle fois bravé une interdiction de manifester et portaient eux aussi des bandeaux rouges. Certains manifestants ont érigé des barricades tandis que les forces de l’ordre lançaient des gaz lacrymogènes pour les disperser. « Notre Constitution n’a pas été écrite avec un simple crayon, on ne peut pas la réécrire de manière aussi triviale », a dénoncé le responsable étudiant Colins Tumukunde, interrogé par l’AFP.

Le porte-parole de la police de Kampala a affirmé que 18 personnes ont été arrêtées mardi, dont le chef de l’opposition Kizza Besigye. Ce dernier, déjà maintes fois interpellé , pourrait cette fois être poursuivi pour incitation à la violence.

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