En Arabie saoudite, les Saoudiennes enfin autorisées à conduire

L’Arabie saoudite a finalement autorisé les femmes à prendre le volant selon un décret royal du roi Salmane dévoilé mardi 26 septembre. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a salué la décision saoudienne comme une « pas important dans la bonne direction ».

Une Saoudienne prend un taxi dans les rues de Ryad en Arabie Saoudite, octobre 2014 © Fayez Nureldine/AFP

Une Saoudienne prend un taxi dans les rues de Ryad en Arabie Saoudite, octobre 2014 © Fayez Nureldine/AFP

Publié le 27 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Cette mesure, qui doit entrer en vigueur à partir de juin 2018 , a provoqué une onde de choc dans le royaume. « Je ressens une très grande joie », s’est exclamé à Ryad Haya Rakyane, une employée de banque âgée de 30 ans. « Je ne m’attendais pas à une telle décision avant 10 ou 20 ans », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Je n’y crois pas encore, je n’y croirai pas avant de le voir de mes propres yeux », affirme pour sa part Chatha Dousri, employée d’une compagnie pétrolière qui dit avoir conduit à l’intérieur du complexe résidentiel fermé où elle habite, mais jamais sur la voie publique.

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Scènes inédites de femmes dansant dans la rue 

Dans le cadre d’un ambitieux plan de réformes économiques et sociales à l’horizon 2030 pour limiter sa dépendance au pétrole, Ryad semble assouplir certaines des restrictions imposées aux femmes, soumises à la tutelle d’un homme de leur famille pour faire des études ou voyager. Dans ce pays où la population a moins de 25 ans, Ryad tente par ailleurs de promouvoir des formes de divertissement, malgré l’opposition des ultraconservateurs.

La décision de lever l’interdiction de conduire faite aux femmes survient ainsi après que les Saoudiennes ont été autorisées à célébrer la fête nationale samedi dans un stade, une première dans le pays. Hommes et femmes ont dansé dans la rue au rythme de percussions et de musique électronique, des scènes inédites dans un pays connu pour la ségrégation des sexes dans l’espace public et une vision rétrograde de l’islam.

Coût économique des privations de liberté

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En novembre dernier, le prince et milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal, connu pour son franc-parler, avait lancé un appel pour que les femmes obtiennent enfin le droit de conduire. Il avait déploré le « coût économique » découlant du fait que les femmes en Arabie saoudite dépendent, pour se déplacer, de chauffeurs privés « étrangers » ou de taxis. Le prince avait souligné que si un mari trouvait le temps de conduire son épouse, cela supposait qu’il s’absentait de son travail, réduisant sa productivité.

Autoriser les femmes à conduire est désormais « une demande sociale urgente que la conjoncture économique justifie », soulignait-il, en référence aux difficultés budgétaires liées à la baisse de ses recettes pétrolières.

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Mais selon plusieurs analystes, cette mesure vise surtout à repousser les critiques à propos d’une récente campagne de répression. Les autorités ont arrêté ce mois-ci une vingtaine de personnes, dont des prédicateurs influents et des intellectuels. Ces dissidents critiquaient la politique étrangère musclée du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane (32 ans), comme le boycott du Qatar, ainsi que certaines réformes comme la privatisation d’entreprises publiques et la réduction des subventions de l’État.

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