Maroc : des détenus du Hirak en grève de la faim pour réclamer leur libération
Ils sont 37 selon l’Observatoire marocain des prisons et trois selon l’administration pénitentiaire à avoir cessé de s’alimenter. L’état de santé de certains d’entre eux est jugé inquiétant.
Des détenus du mouvement de contestation rifain « Hirak » sont actuellement en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et réclamer leur libération. Parmi eux, des leaders du mouvement poursuivis pour des faits graves comme « l’atteinte à la sécurité de l’État » et « tentative de sabotage, de meurtre et de pillage ».
L’Observatoire marocain des prisons (OMP), une ONG qui surveille le respect des droits dans le monde carcéral, signale qu’il s’agit de 37 détenus ayant cessé de s’alimenter depuis deux semaines. Un chiffre démenti par l’Administration pénitentiaire pour laquelle il ne s’agit que de trois prisonniers ayant présenté leurs préavis de grève, « un par écrit et deux par voie orale ». Dans un communiqué, elle a fait savoir que le reste des prisonniers se nourrit de façon tout à fait normale et n’a présenté aucune demande de préavis de grève.
Des cas d’évanouissement, de vomissement et de saignement de nez
Sur sa page Facebook, l’OMP a publié un communiqué pour exprimer sa solidarité avec les prisonniers et alerter les autorités sur les conséquences dramatique de leur grève de la faim.
« Certains d’entre eux, en plus de la grève de la faim, ont cessé de boire de l’eau pour protester contre les conditions humiliantes de leur incarcération. Parmi eux, on a pu recenser des cas d’évanouissement, de vomissement et de saignement de nez », explique Abdellah Mouseddad, secrétaire général de l’Observatoire.
Nasser Zefzafi se conserve pour son audience
Ces détenus en situation critique sont Nabil Ahamjik, Rabie El Ablak, et Mohamed Jelloul, trois leaders du Hirak, précise un des avocats des prisonniers, Rachid Belali. Quant au journaliste, Hamid El Mahdaoui, propriétaire du site d’information Badil.info, il a cessé la grève de la faim qu’il avait entamé pour protester contre l’alourdissement de sa peine de prison en appel.
Pour l’heure, le chef de la contestation, Nasser Zefzafi, refuse de suivre ses collègues et de rentrer en grève de la faim car « il veut garder toutes ses forces pour se défendre le jour de son audience, prévue début octobre », signale son avocat Mohamed Ziane.
Selon le comité de défense des détenus rifains, ils sont au moins 300 a être incarcérées entre Casablanca et El Hoceima pour leur participation au mouvement de protestation qui agite le nord-est du Maroc depuis octobre 2016 et qui s’est intensifié en mai dernier.
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