Starlettes et films d’auteur : les grandes ambitions de Naguib Sawiris pour le festival d’El Gouna
La première édition du festival du film d’El Gouna s’est ouverte le 22 septembre dans cette station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge. Déjà plus grand festival du monde arabe par le nombre d’invités, il affiche de grandes ambitions pour l’avenir.
Naguib Sawiris n’a pas l’habitude de faire les choses à moitie. Son festival du film d’El Gouna, qui s’est ouvert le 22 septembre, ne pouvait donc se satisfaire d’être un événement de plus dans le paysage instable mais riche des festivals de cinéma du monde arabe.
Le milliardaire a donc fait venir, parfois à grand frais, plus de 700 invités, dans cette station balnéaire isolée sur la mer Rouge. À titre de comparaison, les Journées cinématographiques de Carthage en compteraient trois fois moins. « Ce n’est que la première édition, mais cette année, nous serons le plus grand festival du monde arabe par le nombre de participants », se réjouit Intihal Al-Tamimi, le directeur de l’événement.
Forest Whitaker attendu pour la journée de clôture
Chaque soir, une fois le brûlant soleil de la mer Rouge couché, un ballet de stars se présente sur le tapis rouge et sous les flashs, non loin des yachts de la marina. La plupart sont égyptiennes et peu connues hors du pays – ce qui n’empêche pas le champagne de couler à flot. Mais l’acteur hollywoodien Forest Whitaker est annoncé pour la journée de clôture, vendredi 29 septembre.
À l’arrière, le panneau des sponsors bégaie : « Orascom TMT », « Orascom Development« , « Orascom Hotel Management », « Euronews »… Ces quatre sociétés sont la propriété de la famille Sawiris, riche dynastie copte égyptienne dont Naguib est la figure de proue. Il est ici chez lui : la ville d’El Gouna, avec ses baies artificielles, a été construite par les sociétés de son frère Samih pour en faire une station touristique de luxe. On y croise, d’ailleurs, des centaines de touristes européens, dont l’apparence détendue tranche avec les smokings des festivaliers.
Au-delà des paillettes, ce festival affiche de véritables ambitions artistiques. « J’ai tout fait pour faire venir des œuvres récemment sélectionnées dans des festivals internationaux majeurs, confie Al-Tamimi. Plus de la moitié des films en compétition ont été vus pour la première fois il y a moins d’un mois ».
De prochaines éditions plus ambitieuses encore
Symbole de cette ambition, la soirée du 24 septembre, au cours de laquelle deux films présentés à la Mostra de Venise ont été diffusés, en plein air, dans le vaste auditorium de 900 places : le très applaudi The Insult, du Libanais Ziad Doueiri, qui explore intelligemment les plaies de l’histoire du pays du cèdre, et Volubilis, tragédie sociale et sensuelle sur les fractures du Maroc, magistralement mis en scène par Faouzi Bensaidi. Témoins des ambitions internationales du festival, The Third Murder, dernier opus du maître japonais Kore-eda, ou encore Human Flow, du plasticien chinois Ai Weiwi, doivent être projetés. Ces auteurs n’ont toutefois pas fait le déplacement.
La sélection, qui comprend quelque 70 films, dont 14 en compétition, est en réalité très éclectique. À côté de ces grandes œuvres, sont diffusés des films égyptiens particulièrement faibles, dont on voit mal quels critères artistiques peuvent justifier leur présence.
Pour les organisateurs, ce n’est toutefois qu’un avant-goût. La construction d’un « Palais du cinéma » est en projet à El Gouna pour accueillir les prochaines éditions, plus ambitieuses encore.
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