Amine Harit : « J’ai une relation très forte avec le Maroc, j’ai fait le choix du cœur »

Né en France et international français des moins de 20 ans, Amine Harit (20 ans) a choisi de porter le maillot du Maroc, son pays d’origine. Le milieu offensif de Schalke 04 (Allemagne) ne cache pas son impatience d’affronter le Gabon en qualifications pour la Coupe du monde 2018, le 7 octobre prochain à Casablanca.

Le footballeur franc-marocain Amine Harit, le 12 juillet 2017. © Martin Meissner/AP/SIPA

Le footballeur franc-marocain Amine Harit, le 12 juillet 2017. © Martin Meissner/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 29 septembre 2017 Lecture : 4 minutes.

Jeune Afrique : Entre votre premier contact avec Hervé Renard et votre décision de jouer pour les Lions de l’Atlas, plus d’un an s’est écoulé. Quel en a été le cheminement ?

Amine Harit : Quand le coach m’a appelé la première fois, quelques mois après sa nomination, j’avais bien sûr été très flatté. Mais j’avais encore des choses à vivre avec l’équipe de France des moins de 20 ans, et notamment une Coupe du monde. Je voulais aller au bout de l’aventure. Mais je réfléchissais également à sa proposition de jouer pour le Maroc. Cela a duré environ un an et demi.

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Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en faveur de votre pays d’origine ?

J’ai longuement parlé avec mes parents, avec mes représentants. J’ai une relation très forte avec le Maroc, et j’ai fait le choix du cœur. Mes parents y sont nés, à Casablanca. Et depuis que j’ai un an, j’y vais tous les ans ! Je parle arabe. Même si j’ai grandi en France, j’ai aussi en moi la culture marocaine. J’ai toujours eu ce lien avec ce pays, même chez mes parents, en France. D’ailleurs, je suis très heureux que ce match face au Gabon ait lieu à Casablanca, qui est aussi ma ville. Je sais que le public y est très chaud, très passionné. J’ai hâte d’y être. Par contre, je veux rétablir une vérité.

L’aspect sportif existe, mais je le répète, je voulais vraiment jouer pour le Maroc

Laquelle ?

J’ai entendu dire que j’avais fait mon choix seulement en fonction de critères sportifs, parce qu’avec le Maroc, j’aurais plus de chances de disputer une Coupe du monde dès 2018 ou une CAN très rapidement qu’une Coupe du monde ou un Euro avec la France ! L’aspect sportif existe, mais je le répète, je voulais vraiment jouer pour le Maroc. Je sais que j’aurais pu aussi disputer une grande compétition dans le futur avec la France.

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Le coup de fil de Renard, pour vous féliciter de votre bon début de saison en Allemagne, n’était pas anodin…

(Rires) Cela m’a fait plaisir, quand il m’a dit ce qu’il pensait de mon début de saison, qu’il suivait de près mes performances. C’était aussi une façon de me faire passer un message, une sorte d’appel du pied, pour me montrer qu’il souhaitait vraiment que je joue pour le Maroc. Qu’il comptait sur moi. C’est important pour un joueur d’entendre cela de la part de son coach.

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Que ressentez-vous à quelques jours de débuter le stage de préparation, le lundi 2 octobre ?

Je suis évidemment très excité, un peu impatient. Mais je vis cela très sereinement, sans me prendre la tête. Je ne connais pas beaucoup de joueurs, hormis ceux que j’ai pu croiser en Ligue 1. Je sais que je vais être bien accueilli, que je vais arriver dans un bon groupe, où il y a de très belles individualités. Le Maroc, ce n’est pas n’importe quelle équipe. On a les qualités pour aller en Russie dans un an. Mais on sait que les individualités, le talent ne font pas tout. Il y a un match très important face au Gabon. Si on le gagne, et en fonction du résultat de la Côte d’Ivoire au Mali, il se pourrait alors que nous soyons en position de force avant d’aller affronter les Ivoiriens. Mais nous n’en sommes pas là. Pensons d’abord à battre le Gabon, et cela ne sera pas simple.

Cela fait trois mois que je suis en Allemagne, et j’en suis très heureux

Vous avez quitté Nantes pour Schalke 04, un des six ou sept meilleurs clubs allemands. À 20 ans, il y a une part de risque dans ce choix, et votre début de saison vous donne raison…

Je suis quelqu’un d’ambitieux, et je n’ai pas forcément de limites. Venir en Allemagne, cela implique un changement de pays, de culture. Je prends des cours d’allemand, même si au quotidien, je communique en anglais et parfois en français. J’ai eu cette opportunité de venir dans un championnat qui est à mon avis plus relevé que la Ligue 1, dans une équipe de très bon niveau. Je ne le regrette pas, même si c’est assez difficile. Je pense avoir bien débuté, mais il faut beaucoup de travail. La Bundesliga est un championnat très exigeant dans tous les domaines. Il faut sans cesse élever son niveau.

C’est un championnat où on y pratique un football très ouvert. Pour le milieu de terrain offensif, créatif et technique que vous êtes, est-ce le championnat idéal ?

C’est l’éclate tous les week-ends ! Vraiment, je prends beaucoup de plaisir. Le jeu est offensif, les équipes veulent marquer des buts sans pour autant faire n’importe quoi, les stades sont pleins, l’ambiance est très bonne. Cela fait trois mois que je suis en Allemagne, et j’en suis très heureux.

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