Burundi : le mandat de la commission d’enquête de l’ONU prolongé d’un an par le Conseil des droits de l’homme

Le refus de Bujumbura n’y aura rien changé : le mandat de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi a été prolongé vendredi d’un an par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Ouverture de la 36e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, le 11 septembre 2017. © Laurent Gillieron/AP/SIPA

Ouverture de la 36e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, le 11 septembre 2017. © Laurent Gillieron/AP/SIPA

Publié le 29 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le texte a été adopté par le Conseil par 22 voix pour, 11 contre – dont celles de la Chine, de l’Égypte, de l’Afrique du Sud et du Ghana – et 14 abstentions, dont celles du Kenya et de la Côte d’Ivoire.

« La crédibilité de ce Conseil est en jeu », a assuré l’ambassadeur estonien, Andre Pung, lors de la présentation de cette résolution proposée par l’Union européenne avec le soutien des États-Unis. « Il est crucial que ce Conseil renouvelle pour un an le mandat » de cette Commission », a-t-il estimé.

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Une résolution votée la veille par les pays africains

Des propos qui interviennent après le vote la veille par ce même organe d’une première résolution sur le Burundi, à l’initiative des pays africains avec le soutien de Bujumbura. Celle-ci prévoit l’envoi sur place de trois experts du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, qui auront pour mission – comme la Commission d’enquête – la charge de collecter des informations sur les violations des droits de l’homme au Burundi.

Seule différence : les experts en question devront « transmettre » leurs informations aux autorités judiciaires du Burundi « qui auront la charge d’établir la vérité ». Raison pour laquelle les pays occidentaux se sont opposés jeudi à la résolution africaine, estimant que « les garanties d’indépendance et d’impartialité » ne sont pas réunies au Burundi.

Soupçons de crimes contre l’humanité

Depuis sa création en septembre 2016, la Commission d’enquête n’a jamais été autorisée par les autorités burundaises à se rendre dans le pays. Face aux soupçons de crimes contre l’humanité et autres atrocités commis par le régime, la Commission avait exhorté début septembre la Cour pénale internationale à enquêter de toute urgence.

Depuis avril 2015, le Burundi traverse une crise liée à la décision du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat. Les violences ont fait 500 à 2 000 morts selon les sources (ONU et ONG) et ont poussé à l’exil plus de 425 000 Burundais.

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De son côté, Bujumbura a notifié sa décision de se retirer de la CPI, et cette dernière a désormais jusqu’au 27 octobre pour ouvrir une enquête de son propre chef.

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