Riz : « Sur le long terme, la baisse des cours nuit à la production africaine »

Patricio Mendez del Villar est chercheur au Cirad et responsable de l’observatoire Osiriz.

Patricio Mendez del Villar est spécialiste du Riz (OsiRiz/rapport Cyclope). DR

Patricio Mendez del Villar est spécialiste du Riz (OsiRiz/rapport Cyclope). DR

Patricio Villar

Publié le 1 décembre 2014 Lecture : 1 minute.

Depuis le début du mois d’août, le prix du riz a chuté de plus de 10 %. Après une accalmie l’an dernier, le cours a repris sa baisse entamée en 2011. Actuellement, la tonne de riz asiatique se négocie autour de 400 dollars. Et la tendance ne devrait pas s’inverser dans les mois à venir, malgré une production mondiale (500 millions de tonnes de riz blanchi) en léger recul pour la première fois depuis une décennie.

Excédents

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L’Inde, la Thaïlande et le Vietnam se livrent en effet une véritable guerre des prix pour vendre leurs excédents sur le marché mondial. À eux trois, ces pays représentent plus de 65 % des 40 millions de tonnes exportées chaque année dans le monde. Cette année, New Delhi et Bangkok devraient être au coude-à-coude pour exporter entre 9,5 et 10 millions de tonnes.

JA2812p079info RizLe pouvoir thaïlandais cherche à se défaire de la montagne de riz accumulée ces dernières années. Les réserves du pays s’élèvent à plus de 16 millions de tonnes, soit un peu moins de 10 % des stocks mondiaux. Il est cependant très peu probable que l’on revienne au niveau des prix de début 2007, où la tonne se négociait à 300 dollars. Notamment parce que depuis deux ans les achats chinois soutiennent les prix.

L’Afrique elle aussi continue d’être dépendante des producteurs asiatiques pour couvrir 40 % de ses besoins. Le continent importe environ 14 millions de tonnes par an. Dans ce contexte, la baisse des cours représente pour beaucoup de pays une aubaine. Toutefois, à plus long terme, elle nuit aux efforts fournis pour relancer la production locale. C’est par exemple le cas au Nigeria, où le gouvernement a essayé d’en limiter la portée en augmentant de près de 100 % les taxes à l’importation. Une mesure contournée par les négociants, qui ont pris l’habitude de faire transiter le riz via le Bénin avant de lui faire passer illégalement la frontière.

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