Maroc : l’élection du secrétaire général de l’Istiqlal reportée au 7 octobre après un Congrès houleux
Les nationalistes ont préféré ajourner l’élection de leur nouveau dirigeant après que leur Congrès a viré au pugilat. Qui de Hamid Chabat ou de Nizar Baraka remportera la partie ?
Qu’aurait pensé Allal El Fassi de la situation actuelle ? Le parti qu’il a fondé en 1943 pour obtenir l’indépendance du Maroc s’est transformé en arène de combat tout au long du week-end, durant lequel se tenait son 17ème Congrès, dont l’enjeu majeur était la succession de son secrétaire général actuel, Hamid Chabat.
À la soirée d’ouverture, vendredi 29 septembre, les partisans de Hamid Chabat et de Nizar Baraka, les deux candidats à ce poste, ont réglé leurs comptes à coup d’assiettes et de chaises. Une vraie bagarre de chiffonniers qui a poussé les organisateurs à reporter l’élection du nouvel homme fort du parti à samedi 7 octobre. La raison est toute trouvée : « Surmonter les problèmes organisationnels et de ‘badging’ ».
En effet, « les membres du Conseil national qui doivent élire le nouveau secrétaire général n’ont pas tous reçus leur badge à temps. Nous avons préféré ajourner cette élection, le temps que tout le monde soit à jour », explique un membre du parti.
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Mais dans le microcosme politique marocain, personne n’est dupe. Pour nombre d’analystes, il est clair que l’objectif de ce report était de contenir la violence qui a entaché les travaux de ce Congrès. Avec ces heurts qui ont fait le tour de la toile, le parti des grandes familles et de la bienséance a offert le piètre exemple d’une classe politique de plus en plus contestée.
Chabat s’accroche
Après un menu « assiettes volantes » lors de la soirée d’ouverture du Congrès, une nouvelle bataille s’est produite dimanche à la sortie de la salle du complexe Moulay Abdellah à Rabat, où se tenaient les assises. Des partisans de Chabat, s’estimant exclus du Congrès, ont dénoncé la mainmise du Makhzen (administration centrale) sur leur parti. Leur cible : Nizar Baraka, petit-fils de Allal El Fassi, ministre à deux reprises et président du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Ce dernier fait figure de favori pour la succession de Hamid Chabat. En quelques mois, il a réussi à rallier à lui les plus importants soutiens de son rival, leur promettant une nouvelle ère et la réunification d’un Istiqlal éprouvé par cinq ans de gouvernance « chabatienne ». Il a de fortes chances de rafler le poste de secrétaire général. Quant à son concurrent, affaibli et isolé, il donne l’image d’un vieux loup blessé continuant de hurler même si son sort semble scellé.
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