Mali : bientôt un procès dans l’affaire des « bérets rouges » ?

Le rapport d’enquête sur l’affaire de la disparition des « Bérets rouges » devrait prochainement être bouclé et transmis au procureur, ouvrant ainsi la voie à un éventuel procès.

L’entrée du camp militaire de Kati. © AFP

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 22 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Selon plusieurs sources judicaires maliennes, le rapport d’enquête du juge d’instruction Yaya Karembé sur la disparition des "Bérets rouges", fin avril 2012, est en passe d’être bouclé et devrait être transmis dans les jours à venir au procureur. Après étude du dossier, le parquet général pourrait alors décider d’ouvrir un procès. Parmi la quinzaine de militaires inculpés dans cette affaire figure le général Amadou Haya Sanogo, accusé de "complicité d’enlèvement et d’assassinat" après la disparition d’une vingtaine de parachutistes fidèles à l’ex-président Amadou Toumani Touré, qui avaient tenté un contre-coup d’État fin avril 2012.

Torturés à l’électricité

la suite après cette publicité

Le juge Karembé n’attendait plus que les résultats des tests ADN effectués sur les cadavres, qu’il a reçus la semaine dernière et notifiés dans la foulée à la défense et aux parties civiles. D’après nos confrères de Radio France internationale (RFI), ces analyses, réalisées par des experts américains du Federal bureau of investigation (FBI), affirment que les 21 corps découverts en décembre 2013 dans un charnier près de Bamako sont bien ceux de "Bérets rouges". Toujours selon RFI, "plusieurs militaires auraient été torturés, certains à l’électricité", avant d’être assassinés et "au moins deux militaires auraient été enterrés alors qu’ils respiraient toujours".

Les serpents de Sanogo

Arrêté en novembre 2013, le général Amadou Haya Sanogo a été transféré de Bamako à Sélingué, dans le sud du pays, près de la frontière avec la Guinée, en mars 2014. "Il est détenu dans des conditions déplorables, dans un ancien garage il n’est pas rare de voir des serpents, déplore son avocate, Me Mariam Diawara. Il est aussi coupé du monde extérieur et ne bénéficie pas d’un dispositif de sécurité adéquat." Selon elle, l’ancien putschiste a tout de même "bon moral" et occupe son temps libre en faisant de la gym ou en priant. Le nom de son client est par ailleurs cité dans une autre affaire sensible : la mutinerie d’anciens sous-officiers de la junte, le 30 septembre 2013, à Kati.

>> Voir aussi notre parcours interactif : Amadou Haya Sanogo, du coup d’État à la prison

la suite après cette publicité

___

Benjamin Roger

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires