Mohamed Talbi, l’homme qui éclaire l’islam
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Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 21 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.
Nous avons pourtant essayé… De vous proposer cette semaine des sujets sympas pour les vacances, ceux que l’on aime lire au bord d’une plage de sable fin ou tranquillement assis dans son jardin en sirotant un verre de thé glacé. Des sujets légers, drôles, amusants. De ceux qui font sourire, voire rire. C’est raté. La faute à l’actualité : Gaza et ses conséquences, l’attaque terroriste du mont Chaambi (Tunisie), les jihadistes d’ici et d’ailleurs, la Libye qui s’effondre chaque jour un peu plus, le Nord-Mali en proie aux règlements de comptes, Nadine Gordimer qui nous quitte… N’en jetez plus, la coupe est pleine !
Vous trouverez cependant dans ce numéro non pas de quoi vous détendre, mais matière à réfléchir, ce que les Anglo-Saxons appellent food for thought. L’excellente interview de Mohamed Talbi est à lire absolument. Et, surtout, à diffuser auprès de ses "amis" bas du front. Les islamophobes européens, qui confondent musulmans et islamistes, piété et radicalisme, voile et burqa.
La charia et les islamistes en prennent pour leur grade.
Mais aussi les extrémistes du Maghreb ou du Moyen-Orient, qui pensent que l’islam leur appartient et qui tentent à tout prix, fût-il celui du sang, d’imposer leur vision de la société et du monde. Ce petit homme chétif de bientôt 93 ans, qui n’a cédé ni à Ben Ali ni aux salafistes, qui auraient pourtant bien aimé l’écarteler, remet les pendules à l’heure à propos de l’islam. La charia et les islamistes en prennent pour leur grade.
Les poncifs éculés (polygamie, lapidation, apostasie, violence inhérente à cette religion, carcan de la pratique, laïcité ou évolution impossibles, etc.) sont balayés d’un revers de main experte. Rien ne l’horripile plus, lui, l’historien et le penseur, que le passéisme et, donc, le wahhabisme. Il exècre ceux qui n’utilisent pas leur cerveau, refusent le changement ou l’évolution, car pour lui, la clé, c’est l’adaptation, la quête du meilleur et de la perfection. Il défend enfin ardemment – il pourrait risquer sa vie pour ce combat – la liberté de penser.
Chez les musulmans, et chez les Arabes engoncés dans leur conservatisme en particulier, ce genre de personnage se fait de plus en plus rare. En tout cas, on les entend peu. Peut-être ne leur tend-on pas assez le micro… Raison de plus pour lire attentivement cette interview et s’imprégner du message essentiel de Mohamed Talbi : réveillez-vous !
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