Crash au Mali : marches silencieuses en hommage à des familles décédées
Deux marches silencieuses en hommage à deux familles décédées dans le crash de l’avion d’Air Algérie le 24 juillet au Mali, ont eu lieu dimanche à Rouans (Loire-Atlantique) et à Guéret, ont constaté des journalistes de l’AFP.
![Le 3 août 2014, un millier de personnes participent à une marche silencieuse à Rouans. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/08/03/003082014175118000000rouans.jpg)
Le 3 août 2014, un millier de personnes participent à une marche silencieuse à Rouans. © AFP
A Rouans, plus de 1.200 personnes se sont réunies en hommage à la famille Ouedraogo, dont sept membres sont morts dans l’accident. Organisée par la famille et les proches des Ouedraogo, avec le soutien de la commune de 2.700 habitants, la marche a démarré en fin de matinée à proximité de l’école où étaient scolarisés certains des enfants de la famille.
Des fleurs blanches à la main, souvent très émus, les participants se sont ensuite dirigés vers le hameau de Messan, où résidait la famille Ouedraogo. Ils ont défilé jusqu’à un cours d’eau situé en face de la maison, où ils ont déposé un à un, pendant une trentaine de minutes, fleurs, photos et dessins. De nombreux jeunes, camarades des enfants de la famille disparue, ont pris part au rassemblement. Parmi eux notamment, en larmes, un groupe d’élèves infirmiers de l’école où étudiait la fille aînée de la famille.
Christian, ami intime de la famille et dont la femme a été la nourrice des quatre enfants, veut se souvenir d’une "famille vraiment exceptionnelle, avec des valeurs de partage et de respect". "Ils se sont créé leur bonheur". "On a participé aux baptêmes des enfants, aux communions… C’est une perte très difficile, ils laissent un grand vide dans la population. L’émotion est encore très forte", a-t-il confié à l’AFP.
Seydou Ouedraogo, 46 ans, et sa femme Maryse, leurs quatre enfants, âgés de 6 à 22 ans, ainsi qu’un neveu de 21 ans, étudiant à Angers, rentraient du Burkina Faso, d’où la famille, installée depuis une trentaine d’années dans la région nantaise, était originaire.
"Tout le monde voulait être là pour ce moment important"
Dans l’après-midi, 3.500 personnes se sont réunies à Guéret, dans la Creuse, en mémoire de la famille Gineste. Le père, Bertrand, pharmacien de 55 ans, la mère Véronique, et les trois garçons, Adrien, Rodolphe et Mathis, ont également péri dans la catastrophe. Le cortège, parti de la pharmacie du père, s’est rendu en silence jusqu’à l’Hôtel de ville, où les participants, dont certains habillés de blanc, ont déposé des fleurs et allumé des bougies, avant de se recueillir.
"Des gens se sont déplacés de loin. Tout le monde voulait être là pour ce moment important (…) et communier ensemble", a réagi auprès d’une correspondante de l’AFP, Jean-Bernard Damiens, adjoint au maire en charge de la coopération avec Zitenga. Bertrand Gineste était très impliqué dans la coopération entre la préfecture de la Creuse et ce département burkinabé de 45.000 habitants jumelé avec la ville depuis une dizaine d’années. "Ils ont beaucoup contribué à la vie locale. On va essayer de continuer ce qu’ils ont entrepris", a ajouté M. Damiens.
Vendredi, plus d’un millier de personnes avaient participé à une marche silencieuse dans les rues de Menet, dans le Cantal, pour rendre hommage à la famille Cailleret-Boinard : Bruno Cailleret, 47 ans, et sa compagne Caroline Boinard, 39 ans, ainsi que leur deux enfants Elno, 14 ans, et Chloé, 10 ans, décédés dans l’accident. Le vol AH5017 d’Air Algérie, qui reliait Ouagadougou à Alger, s’est écrasé moins d’une heure après le décollage dans le nord du Mali. Au total, 116 personnes, dont 54 Français, sont décédées dans le crash.
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