Centrafrique : des centaines de viols et de cas d’esclavage sexuel perpétrés par des groupes armés

Le viol et l’esclavage sexuel comme tactique de guerre : c’est ce dont sont accusés les groupes armés sévissant en Centrafrique, dans un rapport publié jeudi 5 octobre par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW).

Des rebelles de la Séléka à Bria, dans le nord-est de la Centrafrique, en 2013. © Jacob Zocherman/AP/SIPA

Des rebelles de la Séléka à Bria, dans le nord-est de la Centrafrique, en 2013. © Jacob Zocherman/AP/SIPA

Publié le 5 octobre 2017 Lecture : 1 minute.

« Les groupes armés ont utilisé le viol d’une manière brutale et calculée afin de punir et de terroriser des femmes et des filles », souligne dans un communiqué Hillary Margolis, spécialiste des droits des femmes à HRW. « Chaque jour, des survivants vivent avec les conséquences dévastatrices des viols, en sachant que leurs assaillants sont libres, occupent peut-être des fonctions de pouvoirs, en toute impunité », ajoute-t-elle.

Certaines victimes esclaves sexuelles pendant 18 mois

De lourdes accusations étayées par de nombreux témoignages de victimes, renforcés par des entretiens avec des fonctionnaires, des policiers et des médecins.

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Au long des 176 pages du rapport de HRW, celles-ci racontent les viols à répétition dont elles ont été victimes, mais aussi les meurtres de leurs proches, maris ou enfants. Certaines victimes ont été esclaves sexuelles pendant 18 mois, a précisé l’organisation, qui dénonce des crimes contre l’humanité.

>>> A LIRE : « Signes avant-coureurs de génocide » en Centrafrique : un spécialiste onusien à Bangui

Au total, HRW a compilé 305 cas de viols et d’esclavage sexuel dont ont été victimes au moins 296 femmes et filles par des membres de groupes armés entre 2013 et mi-2017. De l’aveu même de l’organisation, les exactions que HRW a pu recenser sont largement inférieures à la réalité.

Aucune arrestation

Selon l’organisation, les commandants des unités ont toléré les violences sexuelles commises par leurs troupes et, dans certains cas, semblent les avoir ordonnées ou y avoir participé eux-mêmes.

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Les deux principales parties au conflit – les milices de l’ex-Séléka prétendant défendre la minorité musulmane et les anti-balaka majoritairement chrétiennes – ont toutes deux eu recours à la violence sexuelle.

Aucun membre des groupes armés en cause n’a, à ce jour, été arrêté ou traduit en justice pour violences sexuelles, déplore HRW, qui réclame donc la concrétisation de la Cour criminelle spéciale créée en mai en Centrafrique pour juger les crimes commis par les groupes armés depuis 2003, mais depuis restée lettre morte.

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