« Signes avant-coureurs de génocide » en Centrafrique : un spécialiste onusien à Bangui

Après qu’un fonctionnaire onusien a alerté en août sur des « signes avant-coureurs » de génocide en République centrafricaine, suscitant différentes réactions, Adama Dieng, conseiller spécial pour la prévention des génocides du Secrétaire général de l’ONU est attendu à Bangui.

Image d’archive datant de 2013, montrant un groupe de miliciens anti-balaka à Bangui. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Image d’archive datant de 2013, montrant un groupe de miliciens anti-balaka à Bangui. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

CRETOIS Jules

Publié le 5 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

Adama Dieng, ressortissant sénégalais et ex greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) est aujourd’hui Conseiller spécial pour la prévention du génocide du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Il est attendu à Bangui ce 6 octobre, apprend-t-on par un communiqué de la Minusca.

Au mois d’août, à deux reprises, Stephen O’Brien, sous-secrétaire général de l’ONU aux Affaires humanitaires avait alerté sur le fait que des « signes avant-coureurs de génocide sont là ».

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Le cas de Bangassou

Ces propos ont été très commentés et pour beaucoup, le ton du sous-secrétaire général semblait alarmiste. Pour ces derniers, O’Brien se basait sur des observations propres à la ville de Bangassou, dans le sud du pays, qu’il avait en effet visité à une période à laquelle plus de 2000 musulmans avaient dû trouver refuge sur le terrain d’une église, tentant d’échapper à des violences.

« Monsieur O’Brien s’est exprimé ainsi à la suite d’une visite qu’il a effectuée à Bangassou, en juillet, et c’est vrai que, dans cette ville, les affrontements ont pris une tournure communautaire », a reconnu, dans une récente interview à Jeune Afrique, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra.

C’est le plus souvent pour le contrôle des ressources minières que l’on se bat. Pas pour des raisons ethniques ou religieuses

« Mais d’une manière générale, en Centrafrique, c’est le plus souvent pour le contrôle des ressources minières que l’on se bat. Pas pour des raisons ethniques ou religieuses. J’en veux pour preuve le fait que les principaux responsables religieux de ce pays sont réunis au sein d’une plateforme qui prône la paix et la réconciliation. »

Le mandat d’Adam Dieng

Adama Dieng a récemment alerté l’opinion publique sur la situation au Burundi et s’est exprimé publiquement sur les violences visant les Rohingya en Birmanie.

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Le mandat d’Adama Dieng lui permet de recueillir des informations, d’alerter le Secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité et enfin de formuler des recommandations à ce dernier.

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